Les membres de la Table Franco-Info, qui rassemble la quasi-totalité des organismes francophones de London et des régions environnantes, avaient convenu de tenir une réunion spéciale le 28 août dernier. Le but de cette initiative était de déterminer comment poursuivre le mandat de l’ACFO London-Sarnia alors que cette dernière n’existe plus que sur papier et, acculée à la faillite, disparaîtra sans doute à court terme.
Une quinzaine de représentants d’organismes se sont attablés pour discuter de ce problème pendant toute la journée. Peter Hominuk, directeur général de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), et Alain Vachon, un consultant embauché pour animer la réunion, s’étaient joints à eux. C’est en effet à l’AFO que Patrimoine canadien a confié le mandat d’assurer une continuité à London depuis que l’ACFO est hors-jeu.
C’est d’abord par un « post mortem de l’ACFO », pour reprendre les mots de M. Vachon, que les participants ont entamé la rencontre. Ils ont procédé à une analyse des défis et besoins de la communauté francophone et des leçons à tirer de ce qui s’est passé au cours des dernières années à l’ACFO. Le manque de collaboration, la compétition entre organismes partageant un même mandat, le manque de transparence et la mauvaise visibilité affectant les francophones, notamment auprès des bailleurs de fonds, sont les principaux faits qui ont été relevés.
Quels sont les impacts de la disparition de l’ACFO du paysage communautaire? Si certains ont évoqué la cessation de services essentiels, d’autres ont fait remarquer que ces services sont désormais offerts par le Collège Boréal et le Centre communautaire régional de London. Par contre, tous savent que les gouvernements ont maintenant les organismes francophones de la région à l’oeil et qu’aucun droit à l’erreur ne leur est accordé pour le moment en termes de gestion de fonds. La nécessité de mieux former les membres des conseils d’administration, d’être plus vigilant quant aux manifestations d’incompétence et, surtout, de ne pas répéter les mêmes erreurs, sont d’autres opinions qui ont été émises.
Comme la réunion avait pour objectif de tourner la page sur l’ACFO et d’aller de l’avant, les participants ont fait un portrait général de ce qui devrait être fait à l’échelle de la communauté, non seulement en ce qui touche aux activités qu’à certaines approches et attitudes. Assurer une stabilité de la programmation, veiller à aiguiller les francophones vers les services dans leur langue, travailler à la création d’une maison de retraite et de soins de longue durée pour aînés francophones, se doter d’un meilleur espace communautaire, etc. : voilà les points les plus importants qui ont été mentionnés.
Les participants ont aussi reconnu qu’il fallait mieux tenir compte de la diversité de la communauté et ont discuté des besoins de la Table qui peuvent être résumés par les mots clés de collaboration, cohésion, visibilité et financement.
Consciente de son rôle et de son potentiel, la Table Franco-Info s’est également questionnée sur ce qui pourrait être entrepris collectivement. C’est ainsi que les participants ont convenu de l’élaboration d’un plan stratégique communautaire se basant sur une consultation adressée à tous les milieux constituant la francophonie locale. Les modalités et le calendrier de cette consultation restent à déterminer.
Après les mésaventures de l’ACFO, c’est avec cet appel à la collaboration de tous que les membres de la Table espèrent désormais progresser en renforçant leur coopération et en jetant les bases de nouveaux projets. Malgré les hauts et les bas vécus récemment, cette initiative démontre la santé de la communauté comme l’a fait remarquer Peter Hominuk en se basant sur son expérience.
PHOTO: Alain Vachon a demandé aux participants de s’exprimer sur plusieurs questions.