Le 24 novembre dernier, un déjeuner réunissait une soixantaine de représentants d’organismes et d’institutions de London dont le mandat est en tout ou en partie liés à la lutte contre les diverses formes de violence dont les femmes sont victimes.

C’est dans cette atmosphère empreinte de convivialité que s’est tenue la remise des Prix John Robinson. Le London Coordinating Committee to End Woman Abuse (LCCEWA) était l’organisateur de l’évènement et les deux coprésidentes de cette coalition, Shelley Yeo et Kathy Dowsett, ont pour l’occasion agit à titre de maîtresses de cérémonie.

Le Prix John Robinson honore la mémoire d’un inspecteur qui travaillait au sein de la police de London dans les années 1980. À cette époque, le LCCEWA avait produit un rapport sur les manques criants du système de justice en ce qui concernait la violence conjugale. L’inspecteur Robinson se distingua alors par son appui marqué aux réformes recommandées et par son travail pour les mettre en place.

London devint ainsi la première juridiction au Canada où des accusations ont été portées automatiquement dans les cas de violence d’un homme à l’endroit de sa conjointe, une pratique qui s’est depuis répandue dans tout le pays. Le Prix John Robinson honore aujourd’hui ceux qui, par leur ténacité, leur créativité et leur leadership, font une différence dans la lutte contre les sévices faits aux femmes.

Parmi les récipiendaires de cette année se trouve Émilie Crakondji, fondatrice et directrice générale du Carrefour des femmes du Sud-Ouest de l’Ontario. Mme Crakondji a exprimé son émotion quant au fait d’avoir été sélectionnée pour ce prix, précisant que c’était quelque chose d’important pour elle.

Après avoir remercié ses collègues, elle a fait un bref retour sur ses expériences. Entrée dans le domaine des services aux femmes pour des raisons somme toute circonstancielles, elle a depuis réalisé à quel point cela pouvait être épanouissant. Constater l’aide que l’on peut apporter et changer la vie d’autrui est quelque chose de précieux. Mme Crakondji n’avait également que de bons mots pour London : elle s’y sent chez elle, c’est une communauté très inclusive qui l’a fait grandir et qui fait beaucoup pour les femmes.

Six autres personnes ont également reçu un Prix John Robinson : Lisa Heslop, du service aux familles et aux victimes de la police de London, la thérapiste, militante et bénévole Heather Fredin, le constable John McDonald, l’infirmière et professeur Marg McGill, la juge Eleanor Schnall, engagée dans la cause des femmes depuis près de 40 ans, et Mary O’Sullivan, qui s’est distinguée pour son travail auprès des Premières Nations et des détenues.
Quelques-uns des récipiendaires sont sur le point de prendre leur retraite et la cérémonie constituait une occasion de leur rendre hommage alors qu’ils sont toujours actifs dans la communauté.