La pandémie a engendré un branle-bas de combat dans les milieux scientifiques. Au Canada comme dans plusieurs autres pays, ils sont des milliers à se pencher sur ce virus qui n’a pas encore livré tous ses secrets et à mettre au point médicaments et vaccin pour le combattre.

La recherche nécessite des fonds importants et, heureusement, le gouvernement fédéral a fait pleuvoir les millions sur la communauté scientifique. En mars, 96 projets de recherche universitaire de partout au Canada ont reçu des subventions puisées dans les 275 millions $ alloués aux universités et centres de recherche et visant à trouver des réponses efficaces pour contrer la pandémie.

L’Université Western, à London, a ainsi bénéficié d’un appui de 1,4 million $ pour trois projets de recherche touchant respectivement aux comparaisons à établir entre la pandémie de la COVID-19 et l’éclosion du virus Ebola, au rôle des médias sociaux dans la présente crise et à la mise au point d’un vaccin.

Il ne s’agit pas de la seule institution du Centre-Sud-Ouest ontarien à mettre la main à la pâte dans le combat contre la COVID-19.

L’équipe de Jonathan Crush, de l’Université Wilfrid-Laurier à Waterloo, a reçu 438 241 $ pour analyser les effets de la pandémie sur l’approvisionnement alimentaire, un sujet qui préoccupe bon nombre de citoyens.

De son côté, l’Université McMaster a reçu environ 1,8 million $ pour tenter, d’une part, de cibler les vulnérabilités génétiques et chimiques de la COVID-19, et d’autre part pour étudier comment ce nouveau coronavirus se développe chez les humains et les chauves-souris, ce petit mammifère étant soupçonné d’en être la source.

Quant aux 25 études réalisées par les universités et centres de recherche de Toronto, elles se partagent la part du lion des subventions accordées aux institutions postsecondaires ontariennes.

Les études qui ont reçu un appui d’Ottawa se répartissent en diverses catégories couvrant tous les aspects de la réponse à donner à ce problème de santé mondial : dynamique de la transmission, gouvernance et logistique, interventions en santé publique et leurs répercussions, dynamique sociale et communication, prise en charge clinique, diagnostic, traitements et vaccin.

En tout, le gouvernement fédéral a mobilisé plus d’un milliard de dollars destinés à financer la recherche et à approvisionner le Canada en doses de vaccin lorsque celui-ci sera disponible. Dépister, contenir et enrayer la transmission du coronavirus est une priorité d’Ottawa comme pour les autres gouvernements de par le monde.

Cependant, toutes les recherches ne dépendent pas de l’aide gouvernementale. Des fondations sont aussi à l’œuvre pour financer le milieu scientifique en ce qui touche à la pandémie. C’est le cas à London où la St. Joseph’s Health Care Foundation financera  le Lawson Health Research Institute et le St. Joseph’s Health Care London (un organisme englobant cinq institutions de soins de santé) en plus de récolter des dons du public. L’objectif? Analyser les effets et l’efficacité de l’hydroxychloroquine. Ce médicament habituellement utilisé pour traiter la malaria a suscité la curiosité de certains scientifiques européens mais sa pertinence pour combattre le nouveau coronavirus demeure pour l’instant controversée.

À l’étranger

Les efforts vont bon train partout sur la planète. L’Organisation mondiale de la santé recense d’ailleurs une cinquantaine de recherches portant sur un vaccin, l’objectif ultime de cette ruée scientifique. Deux sont déjà prêtes pour l’étape des essais cliniques : l’une conduite par une société américaine en partenariat avec les National Institutes of Health, et l’autre par l’Université de Pékin.

En Grande-Bretagne, la renommée revue médicale The Lancet a analysé des données en provenance de Chine afin de dégager un portrait détaillé des effets du virus par tranches d’âge. Il semblerait que le taux de mortalité global soit de 1,4 %, mais qu’il varie de 0,0016 % pour les enfants de moins de 10 ans à 7,8 % pour les personnes de 80 ans et plus.

La revue américaine Science s’est penchée sur la transmission du virus à bord du bateau de croisière Diamond Princess et a déterminé que les mesures traditionnelles d’endiguement (isolement des malades, retracer leurs contacts, ordonner la quarantaine) n’étaient pas suffisantes. En effet, la COVID-19 se propage si rapidement qu’elle rend préférable l’utilisation d’une application pour téléphone portable qui enregistre les contacts personnels et prévient les utilisateurs qui auraient été en contact avec un porteur confirmé du virus. Une approche similaire a été mise en place avec succès en Chine et en Corée du Sud mais soulève des questions d’ordre éthique quant à la protection de la vie privée.

Ici comme ailleurs, c’est toute la société qui est mobilisée pour enrayer la pandémie. Le milieu de la recherche n’échappe pas à la règle et le dénouement de la crise dépend en grande partie de ses efforts.

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