Qu’entend-on par « réalisme »? A priori, le nom de ce mouvement artistique touchant toutes les avenues créatives laisse penser que ceux qui s’en réclament veulent représenter le plus fidèlement ce qui est vu.

Or, si c’est le réalisme des sentiments exprimés qui importe, la représentation visuelle du sujet doit-elle nécessairement être parfaite si les émotions qui l’accompagnent correspondent exactement à la réalité? Pour ce qui est de l’abstrait, peut-il être réaliste s’il représente une idée? Et qu’en est-il des artistes qui veulent aller au-delà des apparences? Peut-on représenter de façon réaliste ce qui est caché?

Le Musée de London répond par l’affirmative à toutes ces questions avec son exposition Realisms, un pluriel bien à propos pour souligner la diversité de concepts, de styles et d’époques mis en vedette. Seul point commun entre les œuvres : elles sont toutes canadiennes. Le musée a choisi dans sa collection des peintures, photographies et sculptures couvrant plus de 150 ans de vie artistique avec toute la variété d’expressions que cela sous-entend.

Le mouvement réaliste voulait, à l’origine, illustrer la vie en société pour ce qu’elle était réellement à l’opposé des représentations idéalisées qui avaient cours jusqu’au milieu du XIXe siècle. Peindre des paysans écrasés par la pauvreté plutôt que de charmantes scènes champêtres constituait alors une révolution.

Le réalisme s’est depuis approfondi jusqu’à s’investir dans des questionnements philosophiques. De la même manière que les scientifiques s’interrogent parfois quant aux biais que leurs instruments peuvent introduire dans leur conception du monde, certains artistes se demandent de quelle manière nos croyances influencent notre perception de la réalité. Qui plus est, le moment de la journée ou le point de vue d’où l’on se place peuvent complètement changer l’idée que l’on se fait d’un lieu ou d’un objet.

Le Musée de London présente aussi une exposition sur la formation des infirmières. Cette idée peut sembler insolite mais se comprend aisément lorsque l’on sait que l’Université Western établissait, il y a 100 ans, son programme d’enseignement des sciences infirmières. Cet anniversaire est souligné par divers artéfacts qui illustrent l’évolution de ce métier au fil des décennies.

Quelques œuvres abstraites de Dean Carson, un artiste de Windsor, sont aussi incluses dans ce nouveau cycle d’expositions au Musée de London.

PHOTO: Rain (2009) de Sky Glabush