MONTRÉAL – Plus d’un million de ménages canadiens ont maintenant recours à des fournisseurs internet de plus petite taille. Et la proportion est en croissance depuis 10 ans.
Dans un rapport dévoilé le 7 août dernier et basé sur des données du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), le Bureau de la concurrence du Canada indique que la part de marché des fournisseurs de service internet autres que les grandes compagnies de téléphone et de câblodistribution est passée de 5,5 % à 13 % entre 2008 et 2017.
Comme ces petits fournisseurs se sont concentrés dans les zones plus densément peuplées du sud du Québec et du sud de l’Ontario, le Bureau a pu estimer leur part de marché à 15 à 20 %. Il avance ainsi une part de marché de 18,6 % dans la région de Montréal, de 16,6 % dans la région d’Ottawa et de 16,1 % dans la région du Grand Toronto et de Hamilton.
De façon générale, 87 % des Canadiens abonnés à des services internet à large bande sont branchés à des réseaux filaires appartenant à une compagnie de téléphone ou de câblodistribution.
Satisfaction
Le rapport, qui inclut un sondage auprès de 2005 ménages canadiens, laisse aussi voir que 90 % se disent satisfaits de leur fournisseur de services internet actuel, 38 % « très » et 52 % « plutôt » satisfaits.
Et les petits fournisseurs font particulièrement bonne figure.
« Les consommateurs qui font affaire avec des concurrents de services de gros se disent plus satisfaits de leur fournisseur que ceux qui font affaire avec des fournisseurs traditionnels », écrit le Bureau de la concurrence dans son rapport, intitulé Donner du choix– une étude de la concurrence dans l’industrie canadienne des services à large bande.
Les régions moins bien servies
Le Bureau relève toutefois « une importante exception » dans les régions rurales et éloignées du Canada, où les services sont plus restreints et sont plus lents.
« Ainsi, environ 99 % des foyers canadiens des centres densément peuplés ont accès à des services sur bande de 50 Mb par seconde ou plus grâce à des modems câble ou à des réseaux de fibre optique, tandis qu’à peine 37 % des foyers en régions rurales et éloignées jouissent de telles connexions », souligne-t-il.
Le BCC rappelle que le budget Morneau de 2019 prévoyait des fonds pour le déploiement d’internet dans les régions rurales et éloignées du pays. De même, la mise en oeuvre du Fonds pour la large bande du CRTC a récemment débuté, note-t-il.
En matière de coût pour les services internet, le Bureau rapporte les données du CRTC selon lesquelles les fournisseurs dotés d’installations tirent chaque mois une somme de 58,32 $ par abonné, tandis que leurs concurrents offrent leurs services 15 % moins chers, en moyenne. D’autres études font état de rabais pouvant atteindre 35 % pour certains types de forfaits des concurrents des services de gros.
SOURCE : Lia Lévesque, La Presse canadienne