Le London Heritage Council, qui chapeaute la vie culturelle et muséale de London, lançait sa 10e foire annuelle le 17 février dernier sous le thème du multiculturalisme. En effet, la politique fédérale du multiculturalisme fut adoptée au printemps 1971 par le gouvernement et, dans la foulée de ce 50e anniversaire, un bilan s’imposait pour connaître son impact sur la plus grande ville du Sud-Ouest ontarien.
Un panel, modéré par Jennifer Slay, thérapeuthe, conférencière et auteure, a donc été réuni en ligne, composé de Mojdeh Cox, Valerian Marochko, Howard Ramos et Shobhita Sharma. En se basant sur leur parcours de militant, de journaliste ou de sociologue politique, les quatre panélistes ont pendant une heure brossé le portrait de la situation actuelle, de ce qui y a conduit et de ce que réserve l’avenir.
À l’origine, le multiculturalisme à London se résumait à des efforts pour mieux accueillir les immigrants. Les entreprises ont peu à peu été mises à contribution, d’autant plus que le concept de « responsabilité sociale » a depuis fait son chemin au sein du milieu des affaires.
Autre évolution, le concept même de multiculturalisme est passé d’une définition rigide, celui d’une mosaïque d’ethnicités, à inclure aujourd’hui des éléments de transversalité relatifs à la religion, l’orientation sexuelle ou autres. Qui plus est, l’application du multiculturalisme, 50 ans après son introduction, prend désormais en compte les enfants et petits-enfants des immigrants d’hier.
Au cours des dernières années, un travail de sensibilisation a été fait auprès des entreprises et des changements concrets sont observés en faveur des groupes désavantagés. Les immigrants eux-mêmes sont des vecteurs de changement dans ce domaine puisqu’ils contribuent, par leurs initiatives et leurs besoins, à la mutation du monde entrepreneurial.
Les panélistes ont également tourné leur regard vers l’avenir. L’accessibilité au logement est, selon eux, le problème le plus criant. La nécessité d’avoir plus de diversité dans les médias a aussi été relevée, tout comme le besoin d’y voir davantage d’histoires à succès relatives aux nouveaux arrivants.
En conclusion, il a été souligné que le commun des mortels peut contribuer à sa façon à l’accueil et à l’intégration des immigrants. Pour ce faire, pas besoin de réinventer la roue : il suffit de s’éduquer, de développer ses habiletés ou de joindre un organisme.
PHOTO – La modératrice et les panélistes qui se sont penchés sur les 50 ans du multiculturalisme à London