Les premiers jours de novembre ont été, pour une huitième année consécutive, consacrés aux nouveaux arrivants de langue française, leur accueil et leur intégration. En effet, la Semaine nationale de l’immigration francophone a rassemblé le milieu communautaire autour de cette réalité aux nombreuses facettes par le biais de toutes sortes d’activités.

« Cette année, le thème générique c’est Une diversité qui nous unit », a souligné Alain Dobi, directeur du Réseau en immigration francophone de la région du Centre-Sud-Ouest, à l’occasion du lancement en ligne de la programmation. Cela dit, du même souffle, il a ajouté qu’un sous-thème avait été développé, Ma couleur francophone, en réponse aux préoccupations croissantes relatives aux questions se rapportant à l’ethnicité et à la discrimination.

Il serait cependant réducteur de croire que la Semaine nationale de l’immigration francophone n’ait porté que sur ce sujet. Il y avait environ 25 activités des plus diverses qui étaient offertes à la population. Dans le Centre-Sud-Ouest, de Windsor à Oshawa, toutes étaient organisées par les Comités locaux en immigration francophone.

Celui de Durham présentait ainsi une discussion en ligne portant sur l’intégration réussie des immigrants. Dans Peel-Halton-Dufferin, un débat en ligne portait sur les effets du racisme sur l’intégration des immigrants francophones et comment les outiller à y faire face. À Toronto, le Comité local a organisé une rencontre virtuelle d’information et d’échange sur les approches à utiliser pour créer une synergie entre organismes afin de mieux accueillir les immigrants.

Dans la région de Niagara, un panel virtuel a permis d’aborder un thème épineux : le racisme au sein des communautés francophones en situation minoritaire. À Hamilton, un autre panel a donné la parole aux femmes immigrantes, leurs défis et leurs solutions pour les surmonter.

Le Comité local de London a entre autres présenté le court métrage documentaire Femmes debout suivi d’un débat accompagné d’un souper-partage pour lequel chaque convive, au lieu de manger avec les autres, devait repartir chez lui avec son repas, coronavirus oblige.

De son côté, le Comité de Sarnia-Lambton a notamment misé sur les réseaux sociaux pour inviter la communauté à mettre en valeur les différentes cultures qui la composent.

Quant au Comité de Windsor-Essex-Chatham-Kent, il a plutôt mis en valeur la dimension ludique de la Semaine de l’immigration francophone en offrant des cours de Zumba, des ateliers de peinture, des visionnements de films, etc.

Comme on peut le constater, le Web a constitué l’outil privilégié pour rejoindre les francophones. Tout le monde connaît la cause de cette situation : la pandémie de COVID-19. Celle-ci a également affecté, comme il a souvent été relevé, les procédures migratoires en paralysant notamment le trafic international.

Mais une bonne nouvelle aura tout de même émaillé cette année 2020 en ce qui concerne les immigrants de langue française. Dans une déclaration rendue publique le lundi 2 novembre, Marco Mendicino, le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, rappelait une décision d’Ottawa : « Pour démontrer l’engagement du gouvernement à attirer les nouveaux arrivants francophones au Canada, j’ai récemment annoncé que les candidats francophones et bilingues recevraient plus de points supplémentaires dans le cadre d’Entrée express, notre système en ligne pour gérer les demandes des travailleurs qualifiés qui souhaitent devenir résidents permanents. Cette modification fera passer le nombre de points attribués de 15 à 25 pour les candidats francophones et de 30 à 50 pour les candidats bilingues, et ce faisant, augmentera les admissions de francophones et aidera le Canada à atteindre son objectif de 4,4 % d’admissions de francophones hors Québec d’ici 2023. »

L’immigration a beau être administrée, en haut de la pyramide, par le gouvernement fédéral, il n’en demeure pas moins que c’est leur région d’accueil qui importe pour les immigrants, puisque c’est là qu’ils résideront, travailleront, enverront leurs enfants à l’école, etc. Il n’est donc pas superflu que les communautés francophones prennent une semaine par année pour se donner le temps de faire le point sur ce que l’immigration représente pour elles.

PHOTO – Le Carrefour communautaire francophone de London (CCFL) a couronné la Semaine nationale de l’immigration francophone par un souper… à la maison! En effet, les rassemblements étant limités, l’organisme a préparé des portions individuelles d’un repas aux saveurs africaines que les convives sont venus chercher les uns après les autres pour le déguster dans le confort de leur foyer. En photo : des bénévoles, employées du CCFL et l’équipe de la cuisine