Publiée quatre fois l’an par les Éditions Triptyque, la revue Mœbius est un lieu de prise de parole qui n’a que faire de l’étanchéité des genres. Elle accepte tous types de textes littéraires : conte, nouvelle, court essai, poésie, car il faut une pluralité d’écritures pour constituer une littérature. Le numéro 149 d’avril dernier avait pour thème les cataclysmes et était sous la direction de Mylène Durand.

Dans sa présentation, Mylène Durand nous prévient qu’il s’attendre à lire « des textes qui se passent dans un futur plus ou moins post-apocalyptique ». Oui, il est question de drames et d’horreurs, mais nous avons surtout rendez-vous avec la force et la fragilité de l’être humain, avec « ce qu’il est capable de faire lorsqu’il a l’impression de vivre une petite révolution ».

Il y a vingt textes de genres différents, d’auteurs québécois ou français. Certains personnages tremblent devant le moindre bouleversement, au point de croire que tout événement soudain devient une catastrophe monumentale. Mais ce n’est pas le cas d’une femme que décrit Lucille Toth dans « Jean, Andreas et moi ». Le personnage, ici, n’est pas doué pour l’apocalypse ; cette jeune femme a opté pour le déni. « Ça marche super bien. Je ne vois pas pourquoi les gens passent leur temps à remplir leur sous-sol de boîtes de conserves et de lampes torche, alors que faire semblant que ça n’existe pas est beaucoup plus simple. »

Les textes de ce numéro illustrent bien comment la revue Mœbius ouvre la porte à de nouvelles voix en littérature, à l’expérimentation de nouvelles formes. Des récits psychologiques côtoient des suites poétiques. Une perturbation à petite échelle peut côtoyer une frénésie destructrice.

Ce numéro 149 montre aussi comment Mœbius ouvre une fenêtre unique sur ceux et celles qui créent la littérature d’aujourd’hui et de demain. Je vous signale, en passant, que le format de la revue est assez particulier ; il est deux fois plus haut que large (12 x 25 cm).