Chaque année, le service de garde L’Escale du Centre communautaire régional de London (CCRL) offre un camp d’été qui permet aux jeunes de se divertir en français pendant huit semaines. La formule en est bien rodée : une multitude de thèmes (l’espace, les Jeux olympiques, les professions, l’océan, etc.) en inspire les activités et les participants font de nombreuses sorties où alternent sports, jeux et apprentissages.

Le camp d’été 2017 se distingue cependant des précédents, non pas tant au niveau de sa programmation qu’en ce qui touche ceux qui composent sa clientèle. En effet, parmi les 120 enfants, soit le maximum d’inscriptions possible, se trouvent une quinzaine d’immigrants dont plusieurs ont fait l’expérience de ce que c’est qu’être réfugié. Ces participants et leur famille aux besoins spéciaux, notamment linguistiques, ont été accueillis à bras ouverts par le CCRL qui contribue ainsi à leur enracinement à London.

Plusieurs de ces enfants ont une certaine connaissance du français alors que les autres commencent à s’y initier. Tous ont cependant besoin de pratiquer cette langue dont, pour l’instant, ils ne maîtrisent pas toutes les subtilités. Le swahili est parlé par sept d’entre eux, originaires de la République démocratique du Congo, et l’arabe par les neuf autres, venus de Syrie et de Lybie. La plupart ont entre 6 et 8 ans et le personnel des écoles où ils étudieront probablement en septembre prochain considérait comme souhaitable qu’ils aient l’occasion de vivre en français avant d’entrer en classe. Les inscrire à l’école francophone constitue un des objectifs que s’est fixé le CCRL.

Le travailleur en établissement Alain Kazadi est responsable de ce dossier. Il est difficile de brosser un portrait exact de ce que les prochains mois réservent aux enfants, le cas de chacun étant différent de celui de ses pairs. Mais tous peuvent compter sur le soutien de leurs parents qui sont très engagés dans leur apprentissage. Comme en témoigne M. Kazadi : « Ils sont très enthousiasmés d’avoir cette opportunité, pour leurs enfants, d’apprendre le français ».

Plusieurs de ces parents, arrivés récemment au Canada et parfois en des circonstances douloureuses, ne parlent ni le français, ni l’anglais. Heureusement, des employées de L’Escale, connaissant l’arabe et le swahili, jouent le rôle d’interprète et font rapport tous les jours aux parents des progrès de leur enfant qu’elles accompagnent au cours des activités.

« C’est un grand plaisir pour nous de les aider et de les intégrer à la famille francophone », commente Alain Kazadi. De son côté, Pakinam Ghaly, directrice de L’Escale, explique que cette intégration ne se fait pas seulement au plan linguistique mais s’effectue aussi par l’entremise d’expériences qui mettront ces jeunes en contact avec la culture locale et, de manière générale, le mode de vie canadien.

Ce camp d’été constituera donc une expérience inoubliable pour ces enfants, un jalon important dans leur nouvelle vie au Canada. Quant à l’équipe du CCRL qui travaille avec ces jeunes et leurs parents, elle a le privilège de leur faire connaître la communauté francophone et de  contribuer à la réalisation de leurs rêves.

PHOTO: Une belle occasion de se faire des amis