Le mardi 20 octobre, le Carrefour communautaire francophone de London offrait un atelier sur l’entrepreneuriat. Fairouze Touni, agente de développement à la Société économique de l’Ontario, animait l’activité qui se voulait une initiation au monde des affaires destinée à ceux qui voudraient y faire leur entrée.

Comme les participants l’ont vite réalisé, entamer le cheminement nécessaire pour devenir entrepreneur, c’est d’abord apprendre à se connaître. À quoi servirait-il, sans cela, de s’investir à fond dans une aventure parfois risquée si c’est pour faire ce que l’on n’aime pas ou ce pour quoi l’on a que peu d’aptitude?

Fairouze Touni

La première question à se poser est d’ailleurs toute simple : pourquoi devenir entrepreneur? Pour pouvoir contrôler son avenir, par amour de la créativité et de l’innovation, pour la liberté, pour gérer son temps à sa façon, etc. : les raisons ne manquent pas.

Aux nuances qu’il s’impose de faire, la plus importante est de prendre en considération les problèmes à résoudre et les épreuves à surmonter qui se présenteront certainement. « Chaque médaille a deux côtés, précise Mme Touni. Certains défis sont les contreparties des avantages. Ça dépend comment vous abordez les choses. » Ainsi, à la liberté correspondra sans doute une plus grande solitude, l’entrepreneur débutant n’ayant pas de collègues et vivant à un rythme souvent en décalage avec les autres. Autre exemple : les revenus seront peut-être à la hausse, mais n’auront pas la régularité et la prévisibilité d’un salaire.

Ceux qui, après cette réflexion, seront toujours disposés à faire le grand saut dans le monde des affaires devront se poser d’autres questions. Quel type de produit ou de service offrir? Y a-t-il une clientèle pour cela? Quels sont les risques? De quoi sera fait l’avenir? À quels besoins fréquemment rencontrés une nouvelle entreprise pourrait-elle répondre?

Cela dit, il n’est pas non plus nécessaire de voir trop grand ou d’obtenir une réponse immédiate à toutes les questions imaginables. Suivre son instinct et commencer modestement constituent une approche valable. « Cela peut être un loisir transformé en affaires », avance Fairouze Touni, en donnant en exemple ces travailleurs qui, en plus de leur emploi, ont leur petit commerce dont il s’occupe dans leur temps libre.

Mme Touni a aussi abordé les situations, plus rares, où un entrepreneur en devenir va acheter une entreprise plutôt que d’en créer une. En pareilles circonstances, l’acquéreur doit s’assurer de vérifier s’il n’y a pas de « vices cachés » – comme on dirait dans le cas d’une maison – relatifs à cette compagnie : finances en désordre, mauvaises relations avec les fournisseurs, charge de travail exorbitante, etc.

Ceci état dit, il est souvent plus facile d’obtenir du financement pour acheter une entreprise que pour en démarrer une nouvelle. Qui plus est, acheter une compagnie comporte de nombreux avantages : avoir déjà une clientèle, des employés d’expérience, un flux de trésorerie, etc.

Les participants, dont le nombre a avoisiné les 25, ont été incités au cours de l’atelier à prendre conscience de leur tolérance au risque, de l’importance de réseauter, de la nécessité de prendre note de tout, etc. Pour conclure ce tour d’horizon des bases de l’entrepreneuriat, l’assistance a été invitée à poser des questions.

Dernier conseil : « Il faut chercher autour de vous ce qui vous convient, rappelle Fairouze Touni. Chercher à vous outiller du maximum de services qui existent ».

Y aura-t-il prochainement quelques entrepreneurs francophones de plus à London? Certains reculeront après mûre réflexion, mais il y a fort à parier que quelques-uns suivront un jour leur rêve et leurs ambitions.