Dure coup pour la petite ville de Tillsonburg, au sud de Woodstock : la direction de Siemens Wind Power Limited a annoncé le 18 juillet dernier qu’elle fermerait sous peu son usine. La fabrication de pales d’éolienne y employait 340 personnes.
De ce nombre, 206 se sont fait mettre à pied immédiatement. Les membres du personnel restant perdront leur emploi d’ici à la fin de l’année. La nécessité d’investir massivement pour demeurer compétitif, la diminution des prix sur le marché international (66 % en sept ans) et la diminution de la demande sont quelques raisons évoquées par Siemens pour expliquer cette décision.
Le chef de la direction de l’entreprise au Canada, David Hickey, ne s’est cependant pas aventuré à commenter le fait que le gouvernement provincial se soit distancié de l’industrie éolienne, un secteur dépendant largement des subventions et qui avait jusqu’à l’automne dernier la faveur des libéraux. Ceux-ci avaient alors annoncé qu’ils mettaient un frein aux investissements dans les énergies « vertes », avançant que l’Ontario n’aura pas besoin de nouvelles turbines pour au moins 10 ans.
L’usine avait ouvert ses portes à peine six ans plus tôt au coût de 20 millions $. La compagnie Siemens peut se targuer d’avoir décroché, en 2014, le plus gros contrat de la province en ce qui touche à l’énergie éolienne : 850 millions $. Mais les temps changent et ce secteur longtemps critiqué semble avoir atteint ses limites de croissance en dépit des promesses de développement économique et de création d’emplois permanents longtemps faites par la classe politique.
Tillsonburg, une ville de 16 000 résidents où une pittoresque agglomération côtoie harmonieusement la campagne environnante, fait aujourd’hui les frais de cette réalité. Qui plus est, il ne s’agit pas de la première perte d’emplois massive de la région : au cours des derniers mois, l’usine d’assemblage GM à Ingersoll et l’usine Maple Leaf de Thamesford ont chacune mise à pied des centaines de personnes. Reste à espérer que le vent tourne et que la région ait droit à son lot de bonnes nouvelles.