La province dont le nom, en langue huronne, signifie « eau scintillante » s’applique depuis longtemps à mettre en valeur ses lacs, ses rivières, ses forêts et ses montagnes. En effet, Parcs Ontario passe cette année le cap des 125 ans. Retour sur une institution qui a permis la préservation de paysages uniques et de lieux de villégiature qui font la joie des amateurs de plein air.
C’est en 1893 que le gouvernement ontarien créé son premier parc provincial et qui demeure jusqu’à aujourd’hui un des plus connus : le parc Algonquin, à mi-chemin entre Ottawa et Sudbury. Dès ses origines, il était prisé des chasseurs et des pêcheurs sportifs. La création du parc Rondeau, non loin de Chatham-Kent, suivra dès l’année suivante et il faudra attendre ensuite jusqu’en 1913 pour qu’un troisième s’ajoute à la liste : Quetico, à l’ouest de Thunder Bay.
Jusqu’aux années 1950, c’est au compte-gouttes que le gouvernement établira de nouveaux parcs. Quelques innovations marquent tout de même cette longue période : ainsi, en 1936, la station de recherche Harkness, la plus ancienne du genre au pays, est fondée au parc Algonquin afin d’étudier les poissons locaux. Dans ce même parc est lancé, en 1944, le premier programme de sensibilisation à la nature. Puis, en 1954, la Loi sur les parcs provinciaux est adoptée afin de guider la gestion de ce patrimoine naturelle.
1957 : Parcs Ontario fait l’expérience d’une seconde naissance. En effet, le nombre de parcs passe cette année-là de 8 à 26. Il devient alors plus aisé à la population de toute la province d’avoir accès à un parc, l’ensemble du territoire ayant bénéficié de ce regain d’intérêt du gouvernement.
À l’approche du centenaire de la Confédération, le nombre de parcs explose. Est-ce un simple hasard si « l’hymne » ontarien A Place to Stand, écrit à cette époque, fait grandement référence aux paysages naturels de la province, ou n’était-ce pas plutôt une résultante de la popularité croissante des parcs? Quoi qu’il en soit, en 1969 est créé le parc Winisk River, le premier à être situé au cœur des grandes forêts du Nord. Celui-ci perd son titre de parc le plus septentrional de la province dès l’année suivante avec la création du parc Polar Bear qui, avec ses 24 000 kilomètres carrés, est également le plus grand.
La nécessité de réserver son espace de camping ne date pas d’hier. Dans les années 1970, la situation devenait parfois chaotique à l’entrée de certains parcs tant les villégiateurs étaient nombreux. Pour solutionner ce problème, l’Ontario fut la première province à mettre en place, en 1978, un système de réservation téléphonique.
Dans les années 1980, le nombre de parcs augmente de plus du double. Pour donner l’occasion aux citoyens de contribuer à la préservation de cette richesse tout en augmentant les ressources humaines nécessaires pour relever ce défi, le gouvernement crée à cette époque un programme de bénévolat. Peu à peu, le réseau de Parcs Ontario prend l’aspect qu’on lui connaît aujourd’hui, dont son nom et son logo actuels adopté en 1996. Jusqu’à nos jours, le nombre de parcs a continué à s’accroître pour se chiffrer maintenant à 340, couvrant près de 8 % de la superficie de la province.
Une autre dimension s’est elle aussi accrue considérablement : l’attention à la préservation des écosystèmes et l’éducation de la population à leur importance afin que les générations à venir puisse aussi en profiter.
PHOTO: Le parc Komoka, à London, a été créé en 1989. (archives L’Action)