Ottawa révise son avis aux voyageurs canadiens tentés de traverser les frontières.
« Ce n’est pas le moment de voyager », a résumé le ministre fédéral de la Santé Jean-Yves Duclos, en annonçant la nouvelle mesure.
Le 21 octobre, Ottawa avait levé son avis officiel d’éviter les voyages à l’étranger, avis publié en début de pandémie, au printemps 2020.
C’est donc retour à la case départ.
Le ministre Duclos craint que les Canadiens contractent la COVID-19 à l’étranger, puisqu’un nouveau variant, Omicron, beaucoup plus contagieux, circule. Les voyageurs canadiens pourraient rester « coincés » à l’étranger, a-t-il fait valoir.
« Nous recommandons officiellement aux Canadiens d’éviter tout voyage non essentiel à l’extérieur du pays », a-t-il donc annoncé, en conférence de presse, le mercredi 15 décembre en après-midi.
Le ministre a également promis que le gouvernement fédéral continuerait d’augmenter ses capacités de dépistage de la COVID-19, et de son variant Omicron, aux frontières.
Il compte réévaluer la situation dans quatre semaines.
D’ici là, d’autres mesures pourraient être prises.
Le ministre fédéral des Transports Omar Alghabra, aussi présent à la conférence de presse, a dit, par exemple, que l’exemption de tests de COVID-19 pour les sorties de 72 heures et moins du pays pourrait disparaître. « Si nous devons changer (la mesure), nous le ferons », a-t-il dit.
De son côté, le ministre Duclos n’a pas fermé la porte à d’autres interdictions d’entrées au Canada. Pour l’instant, Ottawa n’a dressé qu’une liste de 10 pays d’Afrique d’où le Canada ne reçoit plus de voyageurs étrangers.
« Il y aura d’autres précisions sur ces questions et beaucoup d’autres au cours des prochains jours », a déclaré le ministre
« Aujourd’hui ce qu’on veut vraiment lancer comme message, c’est notre inquiétude par rapport à ce qui se passe ailleurs dans le monde », a-t-il dit, faisant référence à la propagation du variant Omicron.
Cette sortie de ministres arrive au lendemain d’une réunion entre Justin Trudeau et ses homologues provinciaux et territoriaux pour discuter de mesures potentielles afin d’atténuer l’impact du nouveau variant Omicron.
La ministre fédérale des Finances était aussi à la conférence de presse, mercredi, via écran; elle s’isole depuis que deux de ses adjoints ont contracté la COVID-19. Elle a voulu rassurer l’industrie du tourisme.
« Nous comprenons que certaines restrictions de voyage auront un impact sur les entreprises touristiques qui ont déjà traversé 21 mois très difficiles », a-t-elle souligné. Elle a rappelé les programmes assurant de l’aide fédérale pour les salaires et les loyers, aide qui peut atteindre 75 % des dépenses d’une entreprise touristique.
Lorsque la menace d’Omicron est apparue à la fin du mois dernier, le gouvernement a publié un « avis aux voyageurs » exhortant les Canadiens à être conscients que voyager dans une région où circule ce nouveau variant pourrait entraver leur capacité à revenir au Canada.
Depuis, le variant s’est répandu presque partout sur la planète.
SOURCE – Lina Dib, La Presse canadienne