Les célébrations de la fête du Canada ont été annulées dans plusieurs villes au pays le 1er juillet à la suite des horribles découvertes des sépultures près des pensionnats autochtones. Le rouge du drapeau canadien a cédé sa place à l’orange alors que plus de 10 000 personnes ont marché pacifiquement à London en mémoire des enfants disparus.

Le mouvement « Chaque enfant compte » a rassemblé des leaders de la communauté et des environs alors que des gens de toutes origines portaient la couleur orange en hommage aux survivants. De plus, chaque participant s’est vu remettre un numéro symbolisant l’une des victimes autochtones.

Des enfants comme Phyllis Webstad, à l’âge de 6 ans, qui a été envoyée dans un de ces pensionnats à Williams Lake en 1973. Sa grand-mère lui avait acheté un nouveau chandail orange pour porter à son premier jour de classe. Dès son arrivée à l’école, les enfants autochtones ont été assimilés dans une société coloniale et Phyllis a été dépouillée de ses vêtements. Elle n’a jamais revu son chandail orange.

Le rapport final de la Commission de vérité et de réconciliation du Canada comportait une section sur les enfants disparus et les sépultures anonymes. Il contient 273 pages et explique que « Plusieurs, sinon la majorité des milliers d’enfants qui sont morts dans les pensionnats autochtones sont probablement enterrés dans des tombes sans épitaphe et non entretenues. Soumis à la stigmatisation institutionnelle de leur vivant, ils ont été déshonorés dans la mort ».

L’événement de London a débuté au parc Victoria où plusieurs représentants des Premières Nations ont pris la parole devant une mer de chandails orange, dont le Chef Jason Henry des Premières Nations de Kettle et Stony Point. Plusieurs danseuses autochtones ont donné le ton à la marche au son des tambours aborigènes. La marche de cinq kilomètres a débuté à partir du Parc Victoria pour se diriger au coeur du centre-ville le long des rues Oxford, Dundas, du chemin Wharncliffe et de la promenade Riverside.

Dans son communiqué de presse du 1er juillet, le premier ministre Justin Trudeau a souligné l’importance de reconnaître les injustices qui persistent envers les peuples autochtones. « En tant que Canadiens, nous devons être honnêtes avec nous-mêmes au sujet de notre passé. Nous devons également reconnaître qu’ici, au Canada, certaines personnes ne se sentent toujours pas en sécurité lorsqu’elles parcourent les rues de leur communauté. Il y a encore des gens qui n’ont pas accès aux mêmes possibilités que les autres et qui sont victimes de discrimination et de racisme systémique au quotidien », a-t-il déclaré. Les marches à travers le pays se sont déroulées dans le calme et la réflexion.