L’Ontario lance une nouvelle initiative innovatrice en réponse à la surreprésentation des personnes marginalisées, racialisées et autochtones dans le système de justice pénale.
Les centres communautaires de justice (CCJ) déplacent la justice de la salle d’audience traditionnelle à un environnement communautaire afin d’aider à orienter les personnes vers des mesures de soutien globales qui s’attaquent aux causes premières de la criminalité. Les centres sont des carrefours de justice qui rassemblent des services (juridiques, sociaux, de santé, de santé mentale, de lutte contre les dépendances et de logement) afin de répondre aux besoins uniques des collectivités qu’ils servent.
Les données déclarées par la police montrent que les jeunes adultes appartenant au groupe d’âge des 18 à 24 ans commettent le plus d’infractions criminelles au Canada. Une recherche indique que les contrevenants de cette tranche d’âge ont plus de similitudes avec les jeunes qu’avec les adultes en ce qui a trait à la criminalité, à la maturité et aux conditions de vie. En 2016, les jeunes en transition âgés de 18 à 25 ans ont représenté près d’un tiers de toutes les arrestations et accusations pénales à London.
Comme ces jeunes adultes ont passé l’âge de la protection de l’enfance ou des services sociaux et de santé aux adolescents, ils ont souvent plus de risques de se retrouver aux prises avec le système de justice pénale. La ville de London compte également un nombre élevé de jeunes sans emploi qui ne travaillent pas et ne sont ni aux études ni en formation.
Lorsqu’il sera en place, le Carrefour de justice communautaire auprès des jeunes en transition de London s’acquittera de plusieurs responsabilités : il appuiera des programmes de prévention pour les jeunes adultes à risque de démêlés avec la justice; il abordera les problèmes uniques touchant la santé mentale des jeunes adultes, la toxicomanie, l’éducation et l’emploi; il élaborera des programmes et des solutions reflétant les données probantes sur le développement neurologique et émotionnel des jeunes adultes et il mettra aussi l’accent sur l’éducation, la formation, les habiletés fondamentales et l’emploi.
Relier des jeunes adultes en transition à des soutiens essentiels à une étape précoce aidera à résoudre les facteurs sous-jacents qui mènent aux démêlés avec la justice. L’initiative de London est l’une des trois initiatives mises en œuvre en Ontario, les autres centres étant prévus pour Toronto et Kenora. Chaque centre sera conçu par et pour la collectivité individuelle, avec l’appui de partenaires locaux et provinciaux. Une évaluation continue des centres assurera que des décisions fondées sur des données probantes sont prises dans le but d’améliorer les résultats et de peaufiner les services fournis.
Pour mener à bien ce projet, l’Ontario a travaillé avec des responsables communautaires, des fournisseurs de services autochtones, des organismes de santé et de services sociaux et des partenaires de la justice pour évaluer si un modèle de centre communautaire de justice pourrait améliorer l’intégration et la mise en œuvre des services des secteurs de la justice, de la santé et des services sociaux à London. La conception et la planification locales débuteront à l’automne 2018 et la mise en œuvre devrait commencer en 2020.
Il s’agit d’une formule éprouvée : dans d’autres territoires, le modèle de centre communautaire de justice a mené à des collectivités plus saines et sécuritaires ainsi qu’à des résultats améliorés sur le plan des taux de récidive, de la sécurité publique, du bien-être communautaire, des taux d’incarcération, de la confiance envers le système de justice et des économies de coûts.
SOURCE: Gouvernement de l’Ontario
PHOTO: Le Palais de justice de London