En 2010, l’Organisation des Nations Unies (ONU) entreprenait de promouvoir des politiques et une dynamique sociale propres à assurer la sécurité des femmes. Plusieurs agences de l’ONU, en partenariat avec de nombreux organismes, ont donc travaillé à mettre sur pied le programme Des villes sûres et des espaces publics sûrs.

C’est d’abord à Quito, en Équateur, au Caire, en Égypte, à New Delhi, en Inde, à Port Moresby, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et à Kigali, au Rwanda, que cette initiative fut implantée. Depuis, d’autres villes s’y sont jointes, dont Edmonton et Winnipeg et, depuis quelques jours, London. Pour la première fois, une municipalité ontarienne figurera à la liste des villes qui se sont officiellement engagées à suivre les recommandations de l’ONU en cette matière : le conseil municipal a en effet voté en ce sens le 19 septembre dernier.

Mais qu’est-ce donc que ce programme? Il vise à lutter contre le harcèlement et les violences sexuelles faites aux femmes. Les crimes et les comportements inappropriés de toutes sortes se produisent souvent sur la rue, dans les parcs, dans les moyens de transport en commun, dans les toilettes publiques, etc., bref, en des lieux qui relèvent des administrations municipales, d’où l’importance de faire appel aux ressources locales pour prévenir et solutionner ces problèmes.

Cela est d’autant plus important que plusieurs femmes intériorisent la peur d’être victime d’un acte répréhensible et modifient leurs comportements en conséquence, acceptant d’entraver leur liberté de mouvement pour se protéger. En étant réticentes à l’idée de se déplacer en certains lieux ou d’être à l’extérieur de la maison à certaines heures, les femmes se contraignent ainsi à limiter leur vie sociale et leur accès au marché de l’emploi.

Avec Des villes sûres et des espaces publics sûrs, l’ONU invite les communautés à élaborer, mettre en œuvre et évaluer des politiques et des approches destinées à prévenir et contrer la violence sexuelle dans les espaces publiques. Les villes qui ont emboîté le pas pour s’inspirer de ce programme ont alourdi les sanctions frappant les actes de harcèlement sexuel, ont adopté des politiques urbanistiques pour créer des lieux plus sécuritaires, ont tenu des activités de sensibilisation, etc.

À London, un plan quinquennal de prévention sera élaboré par un comité regroupant différents organismes qui restent à déterminer. Les diverses facettes de la société civile seront représentées afin d’avoir des intervenants qui puissent identifier précisément les problèmes et leur trouver les meilleures solutions. Voilà donc un dossier que plusieurs suivront de près au cours des prochains mois.

PHOTO : Même les lieux achalandés tel que le centre-ville de London peuvent être le théâtre d’actes déplacés à l’endroit des femmes.