Lorsque Christelle Desforges, agente de projet au Réseau de soutien à l’immigration francophone, a lancé au public : « Qu’est-ce que c’est? », en pointant du doigt une épinglette d’un drapeau vert et blanc, les participants n’ont pas tardé à s’exclamer : « C’est le drapeau franco-ontarien, bien sûr! » Patiemment, la communauté franco-ontarienne a chaleureusement accueilli ces francophones venus d’ailleurs. Elle tend encore une fois la main pour aider ceux-ci à s’intégrer à la réalité canadienne.

Le Canada, ce pays qui fait rêver, ne cesse d’affrioler les plus brillants des quatre coins du monde. Le 15 mars 2016, le Réseau de soutien à l’immigration francophone a tenu une séance d’information à l’Université Western. 

Mme Desforges y a exposé les renseignements nécessaires à l’accès au statut de résidence permanente canadienne. En raison du lieu de cette séance, le public était constitué majoritairement d’étudiants qui souhaitent s’enraciner au Canada. Université réputée, Western conglomère les meilleurs étudiants francophones, de la France au Rwanda. Le français ayant un statut officiel au Canada, le pays de Champlain exerce un attrait particulier sur les étudiants internationaux.

Terry Guerriero, avocat basé à London, a édifié la démarche à suivre afin d’accéder au statut de résidence permanente. Démarche relativement inconnue chez les Canadiens, c’est un processus ardu. Le gouvernement fédéral passe au crible les candidats selon de stricts critères. Selon le système actuel, des points sont accordés selon ses connaissances de l’une des langues officielles, son niveau d’éducation, son expérience de travail, son âge, ses possibilités d’emploi et selon ses liens personnels avec le Canada. Cependant, il existe un raccourci pour les travailleurs qualifiés : l’entrée express. Ce programme s’applique à bon nombre des participants, car les études doctorales tombent dans cette catégorie. 

En distribuant ses trousses d’information avant sa présentation, Terry Guerriero s’est aperçu qu’il n’en avait pas suffisamment pour la vingtaine de participants venus à la rencontre. De toute évidence, l’intérêt de la part des francophones étrangers ne manquait pas. 

D’autres organismes francophones avaient également installé un kiosque sur les lieux afin de se faire connaître auprès des participants, notamment le Collège Boréal, le Centre communautaire régional de London, le Carrefour des femmes et l’Association canadienne-française de l’Ontario London-Sarnia. Pendant 30 minutes, les participants ont eu l’occasion de s’entretenir avec les représentants de ces organismes pour nouer des liens qui faciliteront leur transition au Canada. 

Une université, c’est comme les Nations Unies : des centaines de cultures et d’opinions s’y côtoient. Parmi les participants à la session d’information se trouvait Elmira Rezanavaz, originaire de l’Iran et doctorante en littérature francophone du monde arabe. Elle est, à l’heure actuelle, résidente permanente au Canada. « Comme le Canada est un pays bilingue, il m’offre des opportunités qui n’existent pratiquement pas ailleurs, précise-t-elle. Ici, j’ai l’occasion de pratiquer ma troisième langue, le français. Je peux aussi enrichir mes connaissances langagières, littéraires et culturelles tout en améliorant mon anglais. » 

Bénévole à l’ACFO, la doctorante a également partagé ses pensées sur la situation du français à London : « Puisque nous vivons en situation minoritaire, cela nous force à nous rassembler, à nous associer. Il faut créer des possibilités pour les francophones, en particulier les jeunes, afin de les aider à trouver de bonnes professions, et on atteindra cet objectif que par l’entremise des communautés francophones ». 

Lors de la session d’information, la jeune femme a découvert qu’il y a d’autres associations francophones et compte entrer en contact avec ces organismes afin de contribuer à leur fonctionnement. Un exemple parmi d’autres illustrant combien les immigrants francophones constituent une force vivifiante à la communauté franco-ontarienne à London.  

 

Photo: Bénévole à l’ACFO, Elmira Rezanavaz s’est adressée aux étudiants.