De gros insectes colorés et drôlement souples attendent petits et grands au Budweiser Gardens de London du 14 au 18 juin pour un spectacle à la fois poétique et surprenant. En tournée en Amérique du Nord, le Cirque du Soleil vient présenter sa création : Ovo (qui signifie œuf en portugais).
Une cinquantaine d’acrobates, clowns et musiciens costumés des antennes aux pattes plongent le public dans un écosystème féérique grouillant d’humour et de prouesses techniques. Jonglerie de pied, contorsion, trampoline… tous les moyens sont bons pour narrer ce conte des temps modernes.
«  Nous sommes une petite communauté d’insectes qui vit paisiblement jusqu’à l’arrivée d’un étranger, une mouche bleue, qui vient troubler notre harmonie et tombe amoureux d’une coccinelle de notre clan », raconte le Québécois Nicolas Chabot. Longtemps responsable de la logistique, aujourd’hui impliqué dans la communication, il fait partie des quelques francophones que compte la troupe. Une centaine de personnes de 14 nationalités différentes s’affairent sur scène mais aussi en arrière-production. « C’est un véritable village itinérant qui change de ville chaque semaine et dont la tournée se prépare un an à l’avance, explique-t-il. La langue de travail est l’anglais mais on a de temps en temps l’occasion de parler français entre nous. »
« Nous », ce sont les nombreux techniciens de la compagnie québécoise, ainsi que deux artistes qui jouent chacune un rôle déterminant dans cette immense ruche créative.
Dans ses habits de papillon, Catherine Audy s’envole pour exécuter un spectaculaire numéro de sangles aériennes avec son partenaire Alexis Trudel. Six minutes dans les airs, suspendus à des lanières de cuir. Une éternité. « Tout autant un art qu’un sport, nous pratiquons cette discipline depuis plusieurs années et avons pris beaucoup de plaisir à remodeler notre numéro aux exigences du spectacle », confie la diplômée de l’École de cirque de Québec qui a commencé les arts du cirque à l’âge de 11 ans.
Force, souplesse, équilibre… des heures d’entraînement quotidien sont nécessaires au duo qui améliore sans cesse sa prestation en apportant des nouveautés, au fil des représentations.
Dans un tout autre registre, c’est bien les pieds sur terre que la musicienne Caroline Lemay accompagne au hautbois et à la flûte les numéros de ses compagnons. Réalisées en direct avec cinq autres artistes, « ce sont des compositions brésiliennes très rythmées pour maintenir le public en haleine et des effets sonores pour souligner une intention ou une situation », révèle-t-elle.
« Tout est millimétré mais il nous arrive d’improviser pour étirer une section ou une transition, le temps que le matériel soit mis en place. » Attirée par les voyages et les petits ensembles musicaux qui laissent une place à l’expression personnelle, elle s’est lancée en 2008 dans l’aventure du Cirque du Soleil. Ovo est son premier spectacle.
Maillons d’une grande chaîne humaine au service d’une histoire imaginaire, les deux femmes vivent leur rêve éveillées : travailler en voyageant dans un univers créatif, au contact du public.

Photo : Catherine Audy et Alexis Trudel forment le duo Catalexi.