C’est un voyage lointain chargé de sens que Rénald Richer a effectué le printemps dernier à Jérusalem. A priori, rien ne prédestinait cet habitant de London à partir dans une contrée souvent décrite comme une zone de conflit inhospitalière en proie aux attentats terroristes… jusqu’à ce qu’un enchaînement de circonstances provoque le déclic.
« Lors d’un voyage d’affaires à Cleveland, il y a deux ans, alors que je circulais en voiture, j’allais de station de radio en station de radio. Je suis tombé par hasard sur une émission dans laquelle une personne disait qu’elle s’apprêtait à faire le voyage de sa vie en Terre Sainte. J’ai alors eu la sensation que Dieu voulait que j’y aille », raconte l’ingénieur.
Rénald Richer, en avril, part donc pour Jérusalem. Nous sommes en pleine Semaine sainte. Son appréhension d’un champ de bataille où règne violence et insécurité s’estompe dès le premier soir dans un hôtel du quartier chrétien.
« En contemplant la ville du haut d’une tour, j’ai ressenti une harmonie propice à méditer comme on a rarement l’occasion de le faire dans notre vie quotidienne que l’on soit croyant ou non, constate-t-il. Finalement, les gens se disputent pour des idées humaines, pour imposer leur manière de vivre leur foi, et non pour Dieu. Jérusalem m’ait alors apparu comme un endroit qui unifie l’humanité, et non la divise. »
Avec son sac à dos rempli de bibelots et sa valise roulante, ce francophone va d’hôtel en hôtel et de rencontre en rencontre. « J’ai parlé à des juifs, des musulmans, des catholiques, des protestants… La plupart se montraient curieux, d’autres plus fermés. Je ressentais tantôt de la confrontation, tantôt une ouverture qui dépassait mes espérances. Certains essayaient de me convaincre. S’engageait alors une conversation argumentée débouchant souvent sur un accord commun : tout le monde travaille pour Dieu », résume-t-il.
Dans une foule dense où se mêlent pèlerins et autochtones pratiquant toutes sortes de langues et de croyances, le voyageur ontarien a ainsi parcouru les différents quartiers de la vieille ville sous haute sécurité en période de fêtes religieuses. De barricades en barricades, Rénald Richer a visité le Mur des lamentations, l’Esplanade des mosquées et une kyrielle d’églises dans lesquelles il a prié pour ses amis, s’intéressant à l’histoire de chaque lieu.
« Monter l’escalier menant à l’église du Saint Sépulcre, située sur le lieu de crucifixion de Jésus, m’a beaucoup marqué. En touchant la pierre de l’onction (sur laquelle Jésus a été lavé et enveloppé dans le Saint Suaire), j’ai ressenti du soulagement, comme un vent rapide qui s’est posé sur moi », décrit-il.
Ce voyage a certainement renforcé Rénald Richer dans sa relation avec Dieu qu’il décrit comme un vieil ami que l’on n’aurait pas vu depuis longtemps. Bouleversé par ce voyage, il a décidé de raconter son expérience dans un livre qu’il compte publier sur internet. Une manière pour lui de partager sa foi et de mettre en pratique son amour.
Photo : Rénald Richer avec le fils d’un prêtre égyptien copte, devant l’église du St-Sépulcre, une de ses nombreuses rencontres.