La mise en scène est un atout précieux, que ce soit pour le divertissement, la vie professionnelle et personnelle. C’est pourquoi il est important de l’enseigner dès le plus jeune âge, lorsque les esprits sont ouverts et prêts à faire fructifier leur savoir au fil des ans. 

La communauté francophone de la province l’a bien compris et les représentations en milieu scolaire se multiplient depuis une quarantaine d’années. Deux initiatives en sont responsables : d’une part, la formation de troupes de théâtre directement intégrées aux écoles et de l’autre, les intervenants spécialisés qui viennent prodiguer leur savoir à tous les établissements qui en font la demande. Le Conseil des arts de l’Ontario joue également un grand rôle dans la mise en place de ces dispositifs, notamment en termes de planification, d’identification des besoins et du financement.

Sénèque disait : « La vie est une pièce de théâtre. Ce qui compte, ce n’est pas qu’elle dure longtemps mais qu’elle soit bien jouée ». Quelle plus belle motivation pour inciter les jeunes 

à se dépasser, à affirmer leur identité et leur être, que de se produire devant la foule. Vaincre une possible timidité qui bride l’humain, faire face avec intelligence aux tentatives d’intimidation, l’un des maux de notre société particulièrement médiatisé aujourd’hui. 

Au-delà de cette facette « utile », certains pratiquants se sont finalement découvert une vocation pour la comédie à travers ces expériences d’enfants. 

Pour susciter des vocations, les établissements scolaires mettent en place de nombreux dispositifs. Cela va du processus complet de création d’une pièce de théâtre, de son écriture à la présentation, jusqu’aux ateliers, en passant par les guides pédagogiques et l’enseignement en général. Un spectre large qui tente d’apporter une réponse à chaque approche possible, dans un souci d’efficacité maximum.

La pratique théâtrale de l’Ontario dispose de nombreuses particularités par rapport à ses voisins québécois et manitobains. Tout d’abord, la diversité culturelle très prononcée de la province offre ainsi des possibilités infinies. Ensuite, et même si cela a évolué au fil des ans, l’Ontario ne priorise pas particulièrement la culture chez les jeunes. Enfin, l’évolution constante et importante du nombre de troupes dites « jeunesse » dans la région constitue un autre particularisme notable. 

Par ailleurs, certains organismes œuvrent à la pérennité du milieu théâtral franco-ontarien, comme c’est le cas pour Théâtre Action, qui use de tous les moyens possibles pour étendre ce phénomène culturel centenaire. « Nous en sommes à la 17e édition de Théâtre Action en milieu scolaire, le seul festival franco-ontarien de la sorte, dit Capucine Péchenart, agente de liaison de Théâtre Action. 

Environ 300 élèves issus d’une quinzaine d’écoles de langue française de la province devraient être présents. » Plusieurs formateurs sont envoyés dans les écoles plusieurs fois dans l’année afin de répondre aux besoins de la communauté. Toutefois, un domaine en particulier est favorisé : la dramaturgie. « Les classes préfèrent écrire leurs propres pièces car elles ne se reconnaissent pas forcément dans ce qui a déjà été fait, dit-elle. Les jeunes écrivent leur histoire. »

La prochaine édition du festival Théâtre Action en milieu scolaire aura lieu les 10,11 et 12 avril sur le campus de l’Université d’Ottawa. Le thème de l’évènement sera « Briser le silence ». Une quête de vérité et de courage face à l’adversité, une invitation à exprimer leur opinion sans tabou.

Photo : Festival de Théâtre Action en milieu scolaire