Ces dernières années, la Fiducie du patrimoine ontarien a procédé à un examen ciblé de ses propriétés et de sa programmation. De nouvelles recherches et l’ouverture à divers points de vue contribuent à élargir sa compréhension du patrimoine ontarien, y compris l’évolution de la terminologie.
Le terme « oncle Tom » est évocateur de plusieurs stéréotypes destructeurs et de connotations néfastes qui atténuent et diminuent les contributions importantes de Josiah Henson au patrimoine afro-canadien et à la communauté noire dans son ensemble. Ce terme est utilisé dans les médias sociaux, à la télévision, au cinéma et dans la littérature comme une insulte et pour rabaisser toute personne d’origine noire. Il insinue qu’une personne d’ascendance africaine est un traître à sa race et, à ce titre, l’expression est perçue comme étant péjorative et néfaste et ce, en dépit des bonnes intentions de Harriet Beecher Stowe lorsqu’elle a créé son personnage littéraire.
Continuer à utiliser ce terme en association avec Josiah Henson nuit à son legs. Josiah Henson, qui était un visionnaire, a déployé des efforts inlassables pour améliorer la vie de la communauté noire en Ontario. En se souvenant de lui comme de l’oncle Tom diminue, d’une certaine manière, son importance et ses réalisations. C’est pour cette raison que tout récemment, le site a été officiellement rebaptisé « Musée Josiah Henson de l’histoire des Afro-Canadiens ».
Depuis ses origines en tant que petite attraction touristique ontarienne dans les années 1940 jusqu’à sa transformation en un centre de reconnaissance et de réalisations de la communauté noire, la propriété et la programmation du musée n’ont cessé d’évoluer.
L’oncle Tom est le protagoniste du roman anti-esclavagiste de Harriet Beecher Stowe, La Case de l’oncle Tom, publié en 1852. Son portrait de Tom est celui d’un personnage stoïque et noble qui humanise pour ses lecteurs les souffrances et les difficultés des personnes d’origine africaine réduites à l’esclavage. Dans son roman, Tom est présenté comme une figure vertueuse, guidée par sa foi religieuse en la non-violence. Il fait preuve de compassion et d’empathie malgré le traitement cruel de ses esclavagistes.
La maison dans laquelle Josiah Henson a passé les derniers jours de sa vie a été ouverte au public comme attraction touristique en 1948 par le propriétaire de l’époque, William Chapple, qui l’a baptisée « La Case de l’oncle Tom ». La maison a ensuite été vendue à Jack Thomson, qui a déplacé la structure et deux autres bâtiments d’époque à leur emplacement actuel en 1964, dans le but de créer un musée.
En 1984, le site a été vendu au comté de Kent qui l’a transféré à la Commission des parcs de la Sainte-Claire en 1992. En 1993 et 1994, le site historique a fait l’objet d’importants travaux de modernisation et de restauration des trois structures d’époque, et le centre d’interprétation Josiah Henson a été construit. Ces travaux ont été suivis par une nouvelle cérémonie d’inauguration en 1995. C’est à cette époque que le site a été rebaptisé « Site historique de la Case de l’oncle Tom ». La propriété et les bâtiments ont été transférés à la Fiducie du patrimoine ontarien en 2005.
Source : Fiducie du patrimoine ontarien
Photo : Responsables et invités lors de la cérémonie devant le site historique à Dresden