Le 29 mars dernier, au Wolf Performance Hall, les résidents de London étaient conviés à assister à un spectacle de la chanteuse Laurraine Sigouin accompagnée du Quatuor Ken Foster. Pour de nombreux organismes, le mois de mars se passe sous le signe de la langue française, célébrée pour ses charmes et son universalité, et Mme Sigouin a voulu y ajouter sa touche personnelle en donnant un concert jazzé dans la langue de Molière.
Le public a répondu avec enthousiasme à cette invitation en venant en grand nombre. Le spectacle était offert dans le cadre de la série Jazz for the People mise sur pied par la bibliothèque municipale. Le directeur musical de cette programmation, Sandy MacKay, était d’ailleurs à la batterie aux côtés de Don DiCarlo au piano, Larry Ernewein à la basse et Ken Foster au saxophone ténor. Jazz for the People existe depuis 1980 et permet au grand public de se familiariser avec ce style musical.
Le terme « jazz » recoupe un vaste éventail de sonorités. Le concert était emblématique à cet égard, les pièces provenant de répertoires les plus divers mais adaptées, par l’instrumentation et les arrangements, pour leur conférer des influences jazz.
Après un premier morceau surtout fait pour mettre en valeur le talent des musiciens, Laurraine Sigouin, souriante et radieuse, a entamé une série de chansons dont la majorité était en français, quelques autres jouant sur les deux langues officielles. Un exemple parmi d’autres, presque inévitable, For me Formidable de Charles Aznavour, était parmi les plus célèbres.
Mme Sigouin avait aussi mêlé à sa sélection des titres moins connus. Mais comme c’est le cas dans tout spectacle, les refrains les plus populaires sont ceux qui suscitent le plus de réaction du public. Plusieurs, dans l’assistance hochaient de la tête ou tapaient du pied en écoutant Je reviendrai à Montréal de Robert Charlebois et La vie en rose, interprété a capella, s’est fait chaudement applaudir. Quelques autres pièces étaient également connues de bon nombre de spectateurs : Quand le soleil dit bonjour aux montagnes, Ma chansonnette, C’est si bon, etc.
Pour conclure le concert avec dynamisme tout en faisant un détour par La Nouvelle-Orléans, berceau du jazz, Laurraine Sigouin et les musiciens ont interprété You Can Never Tell de Chuck Berry, une chanson aux évidentes références cajuns. Rappelons que Chuck Berry est décédé le 18 mars dernier.
Après pareil cocktail musical, il était tentant de planifier une visite chez le disquaire… ou, 2017 oblige, sur les sites web de téléchargement de musique. Quoi qu’il en soit, c’est à Laurraine Sigouin et aux musiciens qui l’accompagnaient que le public devait cette belle soirée où musique du monde, répertoire francophone, découvertes et nostalgie se sont côtoyés à merveille.
Photo : De gauche à droite : Don DiCarlo, Laurraine Sigouin, Ken Foster, Sandy MacKay et Larry Ernewein.