La galerie Alix, au centre-ville de Sarnia, est une institution hélas méconnue. Les expositions s’y succèdent sur des thématiques les plus diverses et c’est présentement l’art abstrait qui est à l’avant-plan et qui invite les visiteurs à vivre une expérience aussi visuelle qu’introspective.

En effet, il n’est souvent pas facile de décrypter ce qu’un artiste contemporain cherche à communiquer par ses œuvres. Mais cherche-t-il toujours à communiquer quelque chose? Plusieurs peintres et sculpteurs laissent plutôt à l’observateur la possibilité de voir dans leurs oeuvres ce qui s’impose à son esprit et de les interpréter librement en fonction de ses perceptions.

C’est peut-être la meilleure approche à utiliser pour aborder les créations de Jaime Angelopoulos. Faites simplement de lignes aux couleurs vives, ses oeuvres s’appuient néanmoins sur une inspiration explicite : la résilience face à l’adversité. Ses sculptures et ses toiles illustrent la flexibilité et l’entêtement mais d’une façon minimaliste, de sorte que la marge d’interprétation est toujours très large pour y entrevoir une signification qui différera sans doute d’une personne à l’autre.

Les toiles de John Kissick, quant à elles, ne sont peut-être pas porteuses d’un message mais plusieurs y verront une influence des années 1970. Dans ces quelques oeuvres réalisées entre 2009 et 2015, l’exubérance des couleurs, certains motifs et l’usage de brillants laissent en effet l’impression d’un clin d’oeil à une certaine culture populaire décomplexée. Mais la volonté de désorienter l’observateur en l’immergeant dans un délire visuel qui va au-delà des conventions de l’art contemporain est sans doute ce qui a guidé l’artiste dans son travail.

Les expositions portant respectivement sur Jaime Angelopoulos et John Kissick sont en montre jusqu’au 14 octobre. Une autre exposition, intitulée Full Spectrum, pourra être visitée jusqu’au 25 novembre et réunit des œuvres de Blair Tate, Alfred Pellan, Lupe Rodriguez, David Bolduc, Guido Molinari, John Boyle, etc. C’est autour de la perception et de la compréhension de la couleur que se tisse la trame de cette exposition qui interroge également l’impropriété de certains termes utilisés en art.

Le prix d’entrée à la galerie Alix est laissé à la générosité des visiteurs et les heures d’ouverture sont de 11 h à 16 h du mercredi au dimanche à l’exception du jeudi où les portes ferment à 20 h 30.

 

PHOTO: Quelques oeuvres de John Kissick