En février dernier, l’Académie de Lille, située dans le nord de la France, et le Conseil scolaire catholique Providence paraphaient une entente de partenariat de trois ans. Au cours de la semaine du 17 octobre, une délégation française composée de sept membres est venu à Windsor dans le cadre de cette entente et ces derniers en ont profité pour rencontrer des gestionnaires, des directions d’école, des enseignants et des élèves. Ils ont même eu l’occasion d’assister à la présentation de la pièce L’écho d’un peuple au Détroit.
Sur le site Internet de l’institution, on peut lire que : « L’Académie de Lille est la structure administrative des services déconcentrés de l’Éducation nationale dans la région Nord-Pas de Calais. Sous l’autorité du recteur, elle assure l’organisation au niveau régional de la politique définie par le ministre de l’Éducation nationale. Elle se compose d’un rectorat et de deux Directions des services départementaux de l’Éducation nationale, implantées dans les départements du Nord et du Pas de Calais ».
Il s’agit d’une structure imposante qui accueille plus de 800 000 élèves répartis dans 3319 écoles primaires et 683 établissements de niveau secondaire. L’Académie compte 72 593 employés. Suite à cette première visite dont l’objectif général était d’apprendre comment le Csc Providence a mis en œuvre sa politique axée sur la réussite de chaque élève afin d’en tirer des enseignements pouvant être appliqués dans les écoles de l’Académie.
« Nous avons été très impressionnés de constater à quel point la culture est forte et partagée en regard de la réussite des élèves, a indiqué Cécile Prémolière, proviseure à la vie scolaire. Lors des différentes rencontres, nous avons pu le constater aussi bien auprès des gestionnaires que des directions d’école, des enseignants et des élèves. »
Selon les constatations de la délégation française, cette culture institutionnelle fait une grande différence. Il ne s’agit pas de quelques enseignants ou directions d’école qui essaient d’implanter une approche novatrice mais plutôt d’une stratégie mobilisatrice de tous les intervenants à la vie scolaire.
Un autre point qui a intéressé les visiteurs est lié à la politique d’évaluation des démarches et des résultats qui a cours au Csc Providence. Selon plusieurs des participants, il s’agit là d’une utilisation constructive de la rétroaction aux initiatives mises en place et aux résultats qui en découlent, ou pas. Une excellente façon de progresser selon les membres de l’équipe française.
D’ailleurs, ils n’ont pas manqué de noter l’ouverture et la générosité avec lesquelles tous ceux qu’ils ont rencontrés ont partagé leurs expériences, leurs acquis et les documents relatifs.
Il est certain que la réalité de la langue française dans les écoles du Csc Providence est fort différente de celle qui existe en France « où la question ne se pose pas » selon Mme Prémolière. « À notre arrivée, dit-elle, nous n’avions aucune idée de ce que pouvait être la réalité d’une francophonie en milieu minoritaire. Au cours de notre séjour d’une semaine, nous en avons pris conscience et maintenant, nous percevons tout le sens du drapeau franco-ontarien. »
Quant à la qualité de la langue parlée dans les écoles du Csc Providence, les visiteurs ont fait valoir que du nord au sud de la France, dans les régions comme dans tous les pays où le français est parlé, il existe des particularités locales. Plusieurs ont souligné qu’il n’existe pas qu’un seul « français » mais plusieurs et que, de toute manière, les langues évoluent tout le temps, notamment en fonction des emprunts et échanges.
De retour en France, les participants commenceront à partager ce qu’ils ont découvert ici avec comme objectif de voir s’installer certaines pratiques sur un horizon de trois à cinq années. Comme le soulignait l’un d’eux, « c’est une chose de dire que l’on travaille pour la réussite de tous les élèves mais, pour y arriver, il faut d’abord définir et implanter une culture en mettant en place des pratiques ».
Daniel Richard