L’industrie du transport aérien est souvent ballotée par l’actualité internationale. Accidents, guerres, attentats, soubresauts de l’économie, etc. : voilà autant de circonstances pouvant affecter les prix et l’envie de voyager. Mais la compétition est également un facteur important et l’aéroport international de London fait les frais de sa proximité avec d’autres aéroports du sud de l’Ontario.
Rien n’est figé dans le temps et le hasard n’explique souvent que bien mal le cours des évènements. Si l’aéroport international de London a récemment entrepris de redorer son blason, notamment en améliorant son service à la clientèle, c’est entre autres pour tenter de se positionner face à ses compétiteurs.
Situé entre les géants que sont l’aéroport Pearson de Toronto et l’aéroport métropolitain de Détroit, cerné par de plus petits joueurs que sont les aéroports de Windsor, de Hamilton et même de la région de Waterloo, l’aéroport international de London peine à tirer son épingle du jeu. Ainsi, bien que les installations y soient conçues pour accueillir un million et demi de voyageurs par année, ce ne sont cependant que 477 000 passagers qui ont franchi ses portes en 2014.
Un nouveau transporteur aérien, la NewLeaf Travel Company, a cette année choisi Hamilton comme lieu de départ et d’arrivée en Ontario. L’entreprise entend miser sur ses bas prix pour attirer des clients, même ceux résidant à une distance non négligeable de Hamilton. Ce nouveau venu sur la scène de l’aviation est le second transporteur, après WestJet, à offrir ses services l’année durant à Hamilton pour les destinations canadiennes. Ce développement récent illustre le rôle de plus en plus prépondérant de cet aéroport dans le sud de la province. Toujours dans la catégorie des vols nationaux offerts en toutes saisons, Windsor accueille de son côté ceux de Porter et d’Air Canada tandis que London se fait desservir par WestJet et Air Canada.
Windsor dispose également d’un avantage sur London en ce qui touche aux avions cargos. En 2010, l’aéroport de London avait inauguré une aérogare au coût de 11 millions qui n’a jamais réussi depuis à atteindre le plein rendement. Bien que la situation semble être en voie de s’améliorer, London subit désormais la compétition de Windsor où, en 2013, le gouvernement fédéral s’était engagé à investir la somme de 20 millions dans les opérations cargos de l’aéroport local. Qui plus est, en 2014, l’aéroport de Hamilton procédait à un agrandissement majeur à son propre aérogare d’avions cargos. Bien que dans ce cas ce soit davantage le marché du « Golden Horseshoe » qui soit visé (c’est-à-dire le Grand Toronto et la région du Niagara), il n’en demeure pas moins que ce changement ajoute à la volatilité d’une industrie déjà saturée dans le sud de la province. Cette volatilité se reflète dans les finances de l’aéroport de London. Ainsi, bien que les revenus aient augmenté de 600 000 $ en 2014, les profits ont diminué d’autant au cours du même laps de temps, les coûts d’opération de diverses natures ayant augmentés.
Bref, bien que délivrant un service essentiel, tout n’est pas rose à l’aéroport international de London, qui entrevoit néanmoins une modeste croissance au cours des prochaines années.
Photo: L’aéroport international de London