Y aura-t-il une fin à cette interminable crise qui chaque jour prend des proportions qui laissent songeuses? Après l’annulation des activités printanières, puis celles de l’été, verrons-nous les événements, fêtes et festivals de l’automne être à leur tour victime de la COVID-19?

Du moins, on s’en approche dangereusement. La 145e édition de la Western Fair de London, qui devait se tenir du 11 au 20 septembre, a été rayée du calendrier le 14 mai dernier, bouclant ainsi le cycle des annulations qui couvrent désormais l’entièreté de la saison estivale.

Quelques jours plus tôt, les organisateurs de l’Exposition nationale canadienne de Toronto avaient tiré un trait sur la tenue de cet événement de deux semaines à cheval sur les mois d’août et septembre, ce qui était de mauvais augure pour les autres foires du même genre. En effet, maintes attractions que le public rencontre dans une foire se retrouvent également dans plusieurs autres, puisqu’il s’agit d’un circuit saisonnier auquel participent, en divers endroits, de nombreuses parties prenantes. Un nombre croissant de foires n’auront pas lieu à la fin de l’été et au début de l’automne de sorte qu’il devient de moins en moins facile, sur le plan logistique, de rentabiliser cette industrie.

Qui plus est, en ces temps d’incertitude, chacun cherche également à se protéger de tout ce qu’impliquerait une imprudence en regard de la propagation du coronavirus, ou une décision inattendue du gouvernement quant à la distanciation sociale.

Comme tant d’autres organisateurs d’événements, l’équipe chapeautant la Western Fair envisage d’utiliser le web comme alternative en offrant une exposition agricole virtuelle avec des compétitions en ligne. Pareil succédané ne satisfera guère les familles qui comptaient se rendre à la foire pour les jeux, les manèges et les spectacles.

C’est en 1868 que la Western Fair a accueilli pour la première fois des visiteurs. Depuis, l’événement n’a été suspendu qu’au cours de la Seconde Guerre mondiale alors que le terrain a été utilisé pour l’entraînement des troupes. Ce nouvel hiatus causé par la pandémie fera donc date dans l’histoire, un incident imprévisible dont London se serait bien passé.

PHOTO (archives L’Action) : Comme par les années passées, la rue Florence devait vibrer au rythme de la foire pendant 10 jours, mais ce ne sera pas le cas en septembre prochain.