OTTAWA – Les politiciens à Ottawa ont tenté de se faire rassurants au lendemain de l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Le premier ministre Justin Trudeau l’a félicité par voie de communiqué, insistant sur le fait que le Canada n’a pas d’ami, de partenaire ou d’allié plus proche que les États-Unis.

« Nous sommes impatients de travailler de très près avec le président élu, M. Trump, et avec son administration et le Congrès des États-Unis au cours des prochaines années, notamment sur les dossiers du commerce, de l’investissement ainsi que de la paix et de la sécurité internationales », a-t-il écrit. Selon M. Trudeau, la relation qui unit les deux pays est « un exemple pour le reste du monde ».

Devant un groupe de jeunes réunis à Ottawa dans le cadre de l’événement We Day, il les a incités à prendre cette élection du bon côté, alors qu’à ses yeux, Américains et Canadiens de la classe moyenne partagent le même objectif : réussir.

« Nous avons besoin d’avoir des gouvernements qui écoutent et qui répondent à ces inquiétudes et à ces espoirs. Alors nous allons travailler fort (…) ensemble, et je vais travailler avec l’administration du président élu Trump et avec tous les partenaires autour du monde pour m’assurer qu’on est en train de bâtir le monde meilleur que vous méritez », a-t-il lancé. Du côté de l’opposition officielle, on a aussi insisté sur la force de l’amitié entre les deux pays.

« Les États-Unis sont, et vont demeurer, l’allié et ami le plus proche du Canada. Nos relations uniques ont passé le cap des près de 150 ans », a écrit la chef conservatrice intérimaire Rona Ambrose. Mme Ambrose en a par ailleurs profité pour pousser les dossiers qui lui tiennent à coeur, affirmant qu’elle allait « demander des comptes au gouvernement canadien » sur « le règlement d’irritants commerciaux comme le conflit sur le bois d’œuvre », de même que pour le maintien d’un « solide programme de libre-échange avec la nouvelle administration américaine ».

Au cours de la campagne, M. Trump a pris des positions très protectionnistes, allant jusqu’à affirmer qu’il voulait renégocier l’ALÉNA.
Mme Ambrose a également remis le dossier du pipeline Keystone XL sur la table, un projet d’oléoduc que le candidat républicain a promis d’approuver. « Le Parti conservateur du Canada presse le premier ministre de communiquer avec le président élu Trump le plus tôt possible et de faire de l’approbation de ce projet créateur d’emplois une priorité absolue », a-t-elle indiqué.

La veille, la candidate à la chefferie conservatrice Kellie Leitch avait adopté une position pour le moins tranchée en indiquant que les Américains avaient « jeté dehors les élites » en élisant M. Trump. « C’est un message excitant qui doit être livré au Canada également », avait-elle écrit dans une lettre à ses partisans.

Quant au chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) Thomas Muclair, il n’a pas voulu répéter, le mercredi 9 novembre, les mots qu’il prononçait la semaine précédente, soit que M. Trump « démontrait un comportement fasciste », affirmant néanmoins qu’il n’avait « jamais changé (son) opinion là-dessus ».

En mêlée de presse à Montréal, il a appelé M. Trudeau à se tenir debout devant M. Trump. « Quand vous voyez le type de commentaires sexistes et racistes qui ont été faits pendant la campagne, c’est le genre de chose que vous ne voulez pas au Canada », a fait valoir M. Mulcair.

La presse canadienne