Les Québécois, à qui la plongée de 51 mètres du Goliath manquait, peuvent se réjouir.
Ces montagnes russes vertigineuses font partie des plus de 40 manèges qui ont été remis en service au cours du week-end du 25 juillet lors de la réouverture de La Ronde. Celle-ci a été retardée de plusieurs mois à cause de la COVID-19.
Mais le parc d’attractions et certains autres au pays ont une apparence bien différente. Les exploitants ont adopté une série de mesures destinées à assurer la sécurité des clients.
« Auparavant, il y avait des milliers et des milliers de personnes qui se promenaient, des files d’attente énormes et tout ça. Toutefois, ce n’est pas ce que vous verrez en arrivant à La Ronde », dit la porte-parole Karina Thevenin.
La Ronde a ouvert ses portes samedi et dimanche en avant-première. Le 1er et le 2 août seront réservés aux détenteurs d’un abonnement. Puis, elle accueillera le grand public.
Le parc d’attractions a mis en place un nouveau système de réservation en ligne qui doit l’aider à limiter la capacité et à échelonner les heures d’entrée, afin que les clients puissent facilement se déplacer en respectant la règle de la distanciation physique.
À leur arrivée, les clients sont invités à enfiler un masque et à passer par un système d’imagerie thermique qui mesurera la température corporelle. Tous ceux qui seront susceptibles de présenter des symptômes de la COVID-19 ne seront pas admis.
En faisant la queue pour les manèges, les adeptes de sensations fortes verront des marqueurs sur le sol pour les aider à garder une distance de deux mètres de ses voisins. Le nombre de sièges dans les manèges sera également limité.
Si le parc d’attractions Fuji-Q Highland, situé près de Tokyo, a demandé aux clients de « crier dans leur cœur », Mme Thevenin dit que ceux de la Ronde sont libres de faire autant de bruit qu’ils le veulent, pourvu qu’ils portent un couvre-visage.
« J’ai essayé des montagnes russes avec un masque et cela fonctionne très bien, soutient-elle. J’ai crié de bon coeur. »
Pendant ce temps, Calaway Park, un parc d’attractions situé à Calgary, a fermé six manèges à grande vitesse afin d’arrêter la propagation des gouttelettes causant la propagation du virus.
Six autres manèges exigent que les clients portent un masque, mentionne le directeur général Bob Williams.
Calaway Park nettoie les manèges après chaque cycle. Les employés doivent porter des masques et, certains d’entre eux, des écrans faciaux. Ses mesures ont été prises après avoir consulté des responsables de la santé publique et en consultant d’autres parcs d’attractions, bien que peu d’entre eux aient rouvert au Canada.
Canada’s Wonderland, situé juste à l’extérieur de Toronto à Vaughan, et Galaxyland à Edmonton, demeurent fermés.
À l’Île-du-Prince-Édouard, le parc d’attractions Sandspit est ouvert depuis le 26 juin. Les mesures de précautions ont été accrues. « Nous avons une approche comme la cuisson d’un barbecue. Nous commençons à une basse température et nous la remontons lentement », déclare le président de Maritime Fun Group, l’exploitant du parc, Matthew Jelley.
Le parc ne fonctionne qu’à environ 15 % de sa capacité, mais il a fallu au moins 10 jours pour qu’il parvienne à attirer autant de visiteurs, a-t-il relaté.
Les clients doivent dorénavant payer un prix d’entrée. Auparavant, ils ne payaient que pour les manèges visités. Selon M. Jelley, il s’agissait d’un choix difficile, mais nécessaire, car le parc doit payer ses dépenses pendant toute l’année.
C’est une réalité que Shelley Frost, directrice générale de Pacific North Exhibition, l’exploitant du Playland, à Vancouver, connaît bien.
Le parc n’a pas été en mesure d’accueillir des fêtes de fin d’école ou de remise des diplômes. Il a dû ouvrir le 17 juillet, bien plus tard que d’habitude.
« Nous faisons environ 60 millions $ par an pour la foire et les concerts et les festivals présentés pendant toute l’année. Nous avons déjà subi une perte confirmée d’environ 52 millions $. Nous avons dû faire plusieurs mises à pied et adopter des mesures d’austérité », dit Mme Frost.
Le parc n’est pas encore parvenu à atteindre sa pleine capacité même réduite, mais les clients reviennent peu à peu. Certains grands manèges seront bien accessibles, mais Mme Frost préfère mettre en garde les adolescents pour qu’ils laissent leurs attentes en sourdine.
« Nous sommes très emballés de pouvoir être une petite lueur d’espoir pour un retour à la normale, mais nous sommes très conscients du fait que les gens sont très différents sur le plan des différents degrés de confort. »
SOURCE – Tara Deschamps, La Presse canadienne