Chaque réunion de la Table Franco-Info constitue une occasion idéale pour apprendre ce qui se passe dans le milieu associatif de langue française de London. La plus récente, celle du 18 mai, a quelque peu fait exception en ce que plusieurs points à l’ordre du jour ont dû être remis à une réunion ultérieure, faute de temps. Malgré tout, certains participants ont eu l’occasion de partager les derniers développements quant à leurs organismes respectifs.
Animée par Christelle Desforges, co-présidente de la Table, la rencontre a débuté avec une révision de quelques points techniques du mandat de ce collectif d’associations. Les membres ont notamment jaugé l’idée d’élargir la participation aux réunions aux personnes-ressources francophones dont l’organisme, essentiellement anglophone, ne se qualifie pas pour être en droit de voter.
Sylvain Giroux, du Conseil scolaire catholique Providence, a ensuite expliqué un projet qui n’en est qu’à sa phase préliminaire mais qu’il aimerait mener à bien cet automne : une foire des services francophones destinés aux élèves. En effet, les jeunes connaissent très peu ce qui s’offre en français dans la communauté. Cela a des conséquences non seulement sur leur vie sociale mais aussi sur leur choix de carrière. En leur faisant découvrir que la francophonie ne se résume pas qu’à l’école, peut-être serait-il possible d’orienter ces futurs adultes vers une vie personnelle et professionnelle dont le français fait partie intégrante. Les détails de cette activité restent à fixer et, à cette fin, M. Giroux s’est enquis des suggestions de l’assistance.
La Table Franco-Info recevait ce jour-là une participante venue de Welland. En tant que membre du conseil de planification d’une université de langue française, Fété Kimpiobi doit en effet se déplacer ça et là pour prendre le pouls des communautés, les informer des nouveautés dans ce dossier et répondre à leurs questions. Mme Kimpiobi était épaulée dans ces tâches par le conseiller principal en politiques du conseil, Emanuel Da Silva, par le biais d’une conférence téléphonique.
S’inspirer du modèle offert par l’Université de Hearst et mettre en place des programmes en travail social, en droit et en santé mentale pour répondre aux besoins les plus urgents constituaient quelques-unes des suggestions de l’assistance. « Sur la question de l’emplacement, tout semble indiquer que ce sera à Toronto », s’est risqué à avancer M. Da Silva. Ce qui est attendu de London, comme des autres communautés, c’est un appui des acteurs clés de la francophonie. Cela peut avoir un poids politique.
La situation de l’ACFO London-Sarnia, un des points à l’ordre du jour, intéressait particulièrement les participants et tous s’attendaient à en apprendre les développements récents. Rappelons que la survie de cet organisme est menacée par une forte dette dont certains anciens administrateurs sont tenus responsables par Revenu Canada.
Or, Nicole Buteau a annoncé à l’assistance qu’elle avait démissionné de son poste de directrice générale par intérim à la fin du mois d’avril. Plus rien ne la liant à l’ACFO, elle n’était plus en autorité pour s’exprimer au nom de cet organisme. Malgré tout, Mme Buteau a donné quelques détails quant à ce qui s’y passe présentement.
Il semblerait que le sort de l’ACFO ne repose désormais qu’entre les mains de deux personnes : Anne Toth, le seul membre du conseil d’administration à ne pas avoir démissionné, et Peter Hominuk, directeur général de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO). L’assemblée générale extraordinaire très houleuse du 16 février dernier avait en effet conduit à l’adoption d’une résolution pour solliciter l’aide de l’AFO.
Malheureusement, M. Hominuk, dont l’assistance attendait des explications, n’était pas au rendez-vous : une téléconférence avait été prévue mais le principal intéressé fut impossible à rejoindre à la grande déception de tous.
L’ACFO est donc désormais sans local, sans revenu et dans le chaos au plan légal. Seule bonne nouvelle dans ce dossier : L’Action a appris que Marie Sonia Albert, une ancienne administratrice qui était tenue responsable des dettes de l’organisme et qui avait contribué à attirer l’attention du public sur cette situation, a finalement été exonérée de toute responsabilité par le gouvernement.
Une mise à jour a également été faite quant aux problèmes récurrents de soi-disant publications locales qui n’étaient pas distribuées dans la communauté. En effet, ces journaux prétendant couvrir l’actualité francophone de la région s’accaparaient des publicités gouvernementales destinées aux gens de London-Sarnia. Après dépôt d’une plainte au gouvernement et l’appui de plusieurs représentants d’organismes, deux éditions de cette publication que la population n’avait pas vu depuis plusieurs années sont apparues et depuis, il n’y en a pas eu d’autre.
Des nouveaux visages s’ajoutent régulièrement aux réunions de la Table Franco-Info. C’était encore une fois le cas et ce fut l’occasion pour les participants de faire la connaissance de Mélody Pilon, la nouvelle agente de liaison culturelle au Centre communautaire régional de London.
C’est donc en ayant une meilleure idée de ce qui se passe dans la communauté que les participants à la rencontre ont quitté le Centre Desloges où elle avait eu lieu. Ne restera plus à chacun qu’à boucler le cycle de ses activités avant les vacances estivales. La prochaine réunion de la Table Franco-Info aura lieu le 21 septembre.

Photo : les réunions de la Table Franco-Info attirent toujours un grand nombre de participants.