Le 31 juillet, la première ministre de l’Ontario Kathleen Wynne a annoncé la création d’un ministère à part entière des Affaires francophones qui remplace l’Office des affaires francophones. C’est Marie-France Lalonde, ancienne ministre déléguée aux Affaires francophones qui prend la tête de ce nouveau ministère, tout en assumant son rôle de ministre de la Sécurité communautaire et des Services correctionnels.

Cette nouvelle survenue en plein milieu de l’été à la suite d’un remaniement ministériel est une très bonne nouvelle, signale Marie-France Lalonde.

Pour François Boileau, commissaire aux services en français de l’Ontario, les répercussions pour ce ministère sont positives. « C’est une avancée très claire car nous allons maintenant compter sur une certaine pérennité. D’avoir un ministère cela veut dire d’avoir des ressources appropriées, possiblement de nouveaux programmes, de nouveaux services », enchérit-il. Il va même plus loin en parlant de normalisation de la francophonie en Ontario.

Les organismes francophones de la province se réjouissent également de cette nouvelle. C’est le cas du Centre francophone de Toronto (CFT), plus important prestataire de services francophones de l’Ontario qui « accueille très favorablement la création d’un véritable ministère dédié aux Affaires francophones, ce qui répond à une demande de longue date de la communauté. » Pour le CFT, il s’agit d’une réalisation capitale en matière de reconnaissance de l’importance des enjeux francophones.

Parler français en Ontario, c’est un avantage économique, social et culturel. Selon la ministre Lalonde, la première ministre Wynne s’est engagée de manière beaucoup plus concrète, beaucoup plus officielle envers les Franco-Ontariens en créant ce ministère.

Un message fort sur l’importance de la langue française dans la province lancé non seulement auprès des autres ministères, mais aussi auprès de la population franco-ontarienne et de toute la population de l’Ontario.

François Boileau ajoute : « Ça envoie un message positif au sein même du gouvernement mais aussi à l’ensemble de la société y compris les communautés francophones. »

Un message qui va au-delà de la province et même des frontières canadiennes. « Cela contribue à renforcer au niveau international le fait qu’en Ontario, on est fier de parler français. On a notre propre ministère des Affaires francophones », indique Marie-France Lalonde. C’est quelque chose qui est très important pour elle au nom aussi de la contribution volontaire au niveau de l’Organisation internationale de la francophonie.

Qui dit ministère à part entière, dit plus de responsabilités. Cela permettra de travailler sur des dossiers d’importance que ce soit notamment en immigration, en santé et en économie. Mais pour ça, il faut des fonds. Même si aucun nouveau financement n’a été alloué pour la création de ce ministère, Marie-France Lalonde reste quant à elle positive et a indiqué que dans le budget 2017-2018 a été glané un fonds communautaire de trois millions de dollars répartis sur trois ans, avec 1 million $ alloué chaque année.

De plus, la ministre des Affaires francophones aura plus de poids au moment des discussions pour le budget 2018-2019. « On va essayer d’avoir davantage de ressources humaines au sein même du ministère. C’est quelque chose que la sous-ministre et moi croyons nécessaire. »

Même son de cloche donné par François Boileau : « Je ne peux pas imaginer un scénario où des ressources additionnelles ne seraient pas nécessaires, ne serait-ce que pour majorer le fait qu’ils sont davantage indépendants ».

Un ministère des Affaires francophones, cela veut dire également une promotion accrue de la francophonie. La création de ce nouveau ministère est donc un atout majeur pour la francophonie et la communauté franco-ontarienne.

Photo : Marie-France Lalonde prend logiquement la tête du nouveau ministère.