L’Ontario pourrait compter environ 1000 cas quotidiens au cours de la première moitié du mois d’octobre, selon le scénario le moins optimiste des nouveaux modèles de prévisions des experts de santé publique de la province, publiés le mercredi 30 septembre.
La province anticipe une seconde vague de COVID-19 encore plus intense que la première, avec un taux de mortalité « grimpant de la même façon » qu’au printemps.
Le gouvernement ontarien a partagé les données de modélisation et de projections du Groupe de commandement de l’Ontario pour la lutte contre le virus dans le but d’orienter le travail du gouvernement sur sa réponse à la pandémie.
Les experts de la santé publique ont lancé un message-clé clair : la population doit continuer de respecter les mesures sanitaires mises en place pour limiter la propagation du coronavirus.
Les hôpitaux de la province pourraient aussi voir entre 200 et 300 patients infectés par la COVID-19 être admis aux soins intensifs chaque jour si le nombre de cas continue à augmenter.
Actuellement, les cas doublent à peu près tous les 10 à 12 jours.
Le premier ministre ontarien Doug Ford a qualifié ces prévisions comme « profondément troublantes », en conférence de presse. Il a promis que « chaque mesure » est en place pour affronter la deuxième vague de la COVID-19.
Le modèle dévoilé le 30 septembre ne tient pas compte des restrictions annoncées la semaine précédente sur la taille des rassemblements et sur l’industrie des restaurants et des bars.
Si le nombre de patients aux soins intensifs demeure sous les 150, le système de santé de l’Ontario pourra continuer à opérer de façon habituelle. Or, si ce nombre s’élève à plus de 350, il devient impossible de prodiguer des soins non liés à la COVID-19, ont fait savoir les experts.
Le 30 septembre, 150 personnes étaient hospitalisées en Ontario en raison du virus. Parmi celles-ci, 35 étaient aux soins intensifs, dont 17 sous respirateur.
Or, le président-directeur-général de Santé Ontario Matt Anderson a indiqué que la province tente de maintenir ses opérations, et même de les accroître, afin de rattraper les chirurgies qui ont dû être reportées à cause de la COVID-19.
Selon le Groupe de commandement, l’Ontario serait actuellement sur une trajectoire ascendante similaire à ce qu’ont connu Victoria, en Australie, et le Michigan, aux États-unis.
En province, la croissance des cas de COVID-19 se situait chez les 20 à 39 ans, mais le Dr Steini Brown a fait savoir que les cas chez les plus jeunes se transmettent de plus en plus chez les personnes plus âgées, et qu’une telle situation pourrait être « tragique » pour le système de la santé.
Par ailleurs, la santé publique de l’Ontario fait état d’éclosions dans les lieux de travail, parfois parce que des employeurs ne permettent pas à leurs employés en quarantaine de s’isoler assez longtemps. Les experts observent aussi des éclosions dans des restaurants où des employés socialisent après le travail, dans les gymnases qui organisent des cours de groupe et des salles de réceptions qui ne respectent pas les mesures sanitaires.
Néanmoins, sans l’appui de données, l’Ontario ne recommandera pas la fermeture de ces espaces, contrairement au Québec. « Pourquoi pénaliser des commerces qui ont beaucoup investi pour la réouverture si on ne peut pas prouver qu’ils sont à la base d’éclosions majeures », a remarqué le médecin hygiéniste en chef de l’Ontario, le Dr David Williams.
Progression des cas de COVID-19 en Ontario
Mercredi, le 30 septembre, la santé publique de l’Ontario rapporte 625 nouvelles infections au coronavirus, portant le total du nombre de cas à 51 710 en province depuis le début de la pandémie.
L’Ontario déplore quatre nouveaux décès survenus au cours de la dernière journée.
En tout, 2848 personnes ont perdu la vie en raison du virus, dont 1836 résidents de foyers de soins de longue durée et 8 employés.
Par ailleurs, 84,9 % des personnes ayant contracté la COVID-19 sont considérées comme guéries en Ontario.
SOURCE – Émilie Pelletier, Initiative de journalisme local / La Presse canadienne