Jusqu’au 26 août, le Musée de London présente BGL : Spectacle + Problems. Cette exposition brosse un portrait réjouissant de la carrière du groupe de sculpteurs BGL, composé des Québécois Jasmin Bilodeau, Sébastien Giguère et Nicolas Laverdière.

Le trio n’est pas allé très loin pour se chercher un nom, composé simplement des initiales de ses membres. Par contre, depuis qu’il s’est formé au milieu des années 1990, alors que les trois comparses étudiaient à l’Université Laval, à Québec, il s’est taillé une place sur la scène nationale et internationale qui ne s’explique que par son approche inimitable faite d’humour, de gigantisme et d’une originalité qui ne laisse personne indifférent.

L’exposition comprend plusieurs oeuvres connues de BGL, dont notamment le célèbre Good Night Darthy (2006), représentant le casque de Darth Vader, personnage emblématique de Star Wars, comme s’il était en train de fondre. Mais, en fait, c’est la galerie elle-même qui a été transformée par les artistes pour en faire une partie intégrante de l’exposition : les oeuvres ont été disposées le long d’un parcours créé en ajoutant des murs à l’intérieur du musée et qui permettent une meilleure immersion du visiteur dans l’univers de BGL tout en rehaussant l’effet de surprise à chaque détour.

Parlant de surprise, le public de London constatera que l’une des premières oeuvres à découvrir s’adresse directement à lui : Highway Sign (2017) est un rideau de bambou peint de manière à créer l’illusion d’un panneau de circulation, en l’occurrence l’un de ceux, sur l’autoroute 401, annonçant la ville de London. Plus loin, les visiteurs seront confrontés à des oeuvres connues du groupe, telles que Jouet d’adulte (2003), un véhicule tout-terrain criblé de flèches, Chapelle Mobile (1998), une grande structure de bois formant le squelette d’un édifice religieux, Canadassimo L’Atelier (2017), une représentation grandeur nature d’un studio de peintre qui s’inspire de leur participation à la Biennale de Venise en 2015, etc. En tout, 25 oeuvres illustrent la carrière de BGL dans toute sa diversité.

Trois autres expositions complètent la programmation estivale du musée. Jusqu’au 9 septembre, Lamina Stamina offre un aperçu du travail de Kelly Jazvac, aujourd’hui basée à Montréal mais qui a enseigné au département d’art visuel de l’Université Western de 2009 à 2017. Sa matière de prédilection est le plastique et, de manière générale, les matériaux synthétiques. Son approche met en valeur leur texture, leurs couleurs et leur interaction avec la lumière tout en se voulant une réflexion sur leur place grandissante dans nos vies. Son style très hermétique n’est cependant pas du goût de tous.

Voices of Chief’s Point offre, jusqu’au 16 septembre, une incursion dans l’histoire fascinante d’un vieux couple Anishinaabe de la nation Saugeen, Robert et Elizabeth Thompson, qui, en 1938, ont enregistré des chansons et des légendes en anglais et dans leur langue ancestrale à la demande d’Edwin Seaborn, un médecin de London passionné d’anthropologie. Numérisés, ces enregistrements sont aujourd’hui accessibles pour la première fois au public qui peut les écouter au musée tout en jetant un coup d’oeil aux divers artéfacts et oeuvres d’art qui complètent l’exposition.

Pour compléter leur passage au Musée de London, les visiteurs peuvent s’attarder à regarder, jusqu’au 11 novembre, la collection de pages couvertures et de jaquettes de livres de la fin du XIXe jusqu’au milieu du XXe siècle dans Jacket Required. À la fois outil promotionnel et oeuvre d’art, les pages couvertures et les jaquettes révèlent les goûts et les repères culturels de chaque époque.

 

PHOTO: BGL: Good Night Darthy (2006)