Jusqu’au 25 août, une exposition du Museum of Ontario Archaeology permet à ses visiteurs de se plonger dans l’univers de la médecine traditionnelle autochtone. En fait, l’approche se veut résolument holistique puisque la médecine y est couplée à la nature, à la nourriture et à la spiritualité, toutes ces choses ne faisant qu’un dans la culture et la cosmogonie amérindiennes, entre autres iroquoises, sur lesquelles le musée a mis l’accent.
En effet, les Autochtones se percevaient traditionnellement comme engagés dans une relation de réciprocité avec leur environnement. Intitulée Le récit de nos « Grands-pères » : la médecine des origines, l’exposition permet de connaître la façon dont les Iroquois, ou Haudenosaunee comme ils se nomment, percevaient les fondements et la source de leur médecine, notamment par un exposé de leur création du monde. En sons et images avec un documentaire spécialement filmé pour l’occasion, mais aussi par l’entremise d’artefacts et par la sollicitation de l’odorat grâce à la présence d’échantillons d’herbes médicinales, le visiteur fait un tour d’horizon de ce que cela signifiait que de se soigner dans l’Amérique précolombienne. La curatrice de l’exposition, Dakota Ireland, est elle-même une Iroquoise de la nation Oneida sur la Thames.
L’exposition prend aussi une dimension artistique par les nombreux dessins sur les murs représentant divers épisodes des légendes iroquoises. Plusieurs plantes ont également été dessinées par des artistes professionnels et une explication détaillée accompagne
chacune d’elles. On peut y lire une description de l’aspect
de la plante, ses parties utilisées et l’usage que les Amérindiens en faisaient, que ce soit à
des fins curatives ou religieuses. Par ces panneaux explicatifs, l’intérêt généré par l’exposition va au-delà de l’histoire car la thématique touche également aux sciences naturelles. Le visiteur peut en apprendre davantage sur la flore ontarienne et sur la manière de préparer les plantes de façon artisanale et de les consommer pour profiter de leurs propriétés bénéfiques.
Évidemment, un musée portant sur l’archéologie ne serait pas lui-même sans la présence d’artéfacts. Dans un présentoir sont réunis certains instruments utilisés jadis pour recueillir et préparer fruits sauvages, feuilles, fleurs, racines, etc. Pour compléter cette introduction au mode de vie autochtone, le visiteur peut également, si ce n’est déjà fait, faire le tour du musée, entre autres pour connaître ce que les archéologues ont découvert à London même.
Photo : Un des dessins illustrant les légendes iroquoises