Le Québec et l’Ontario unissent leur voix pour forcer la main au premier ministre Justin Trudeau en vue d’obtenir une hausse substantielle et récurrente des paiements de transfert en santé.
La situation ne peut plus durer, a estimé en substance le premier ministre François Legault, calculant que Québec assumait 80 % de la facture des soins de santé, contre seulement 20 % par Ottawa. Dans le passé, le gouvernement fédéral a assumé jusqu’à la moitié des coûts en ce domaine.
Le Québec et l’Ontario avaient organisé un sommet de deux jours près de Toronto, les 8 et 9 septembre derniers, dans le but d’augmenter leur rapport de forces avec le gouvernement fédéral.
Les deux provinces les plus peuplées du Canada cherchent ainsi à créer un front commun interprovincial destiné à influencer les décisions financières prises à Ottawa, quand elles ont un impact direct sur les provinces.
À cette fin, tous les premiers ministres des provinces se réuniront à Québec, les 24 et 25 septembre, sous le chapeau du Conseil de la fédération, pour jeter les bases de ce front commun. La rencontre sera présidée par le premier ministre Legault. Ce sera l’occasion de préciser et chiffrer les demandes des provinces.
En conférence de presse, le mercredi 9 septembre en après-midi, au terme de la rencontre, les deux premiers ministres ne tarissaient pas d’éloges l’un envers l’autre, s’appelant mutuellement « mon bon ami ».
L’Ontario et le Québec sont deux provinces « plus près l’une de l’autre que jamais », a commenté le premier ministre Doug Ford. Unies, « rien ne peut nous arrêter », a-t-il dit, qualifiant le sommet de « rencontre historique ».
Le but des deux premiers ministres consiste à relancer l’économie, mise à mal par la pandémie depuis six mois. Mais cette relance ne peut se faire sans un financement plus adéquat des services de santé, a plaidé M. Legault, rappelant que la facture en ce domaine augmentait de 5 % à 6 % par année, sans augmentation de services, en raison du vieillissement de la population.
Pour l’ensemble des provinces canadiennes, la santé coûte 200 milliards $ par année, alors que le gouvernement fédéral n’assume que 42 milliards $, soit environ 21 %, s’est désolé M. Legault.
Ce dernier a insisté pour dire qu’il n’attendait pas d’Ottawa un montant sporadique, mais bien une nouvelle façon de financer la santé au pays, en tenant pour acquis que le fédéral assumera une part plus importante de la facture sur une base récurrente.
SOURCE – La Presse canadienne