La Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB) a déploré, le jeudi 20 août, « l’incapacité » du premier ministre Blaine Higgs « de prendre une position ferme contre le recul des droits linguistiques d’un tiers de la population » de la province.
Au deuxième jour de la campagne électorale, la veille, le chef progressiste-conservateur avait indiqué qu’il ne rejetait pas d’emblée l’idée de l’Alliance des gens du Nouveau-Brunswick de remettre en question les exigences de bilinguisme pour les fonctionnaires de la province s’il était réélu le 14 septembre.
Dans un communiqué, la SANB estime que le chef conservateur utilise « une forme de sous-discours destiné à attirer vers son parti une frange anti-francophone de la population » de la province.
« Ce type de jeu politique est complètement indigne d’un homme ou d’une femme d’État, encore moins du premier ministre de la seule province officiellement bilingue du pays », estime la SANB.
« Les propos de M. Higgs sur les exigences linguistiques et la réponse de ses candidats rapportés dans les médias témoignent d’un manque absolu de constance dans le discours du Parti conservateur en ce qui concerne leur volonté de protéger les droits linguistiques des Acadiennes, Acadiens et francophones de cette province », affirme le président de la SANB, Alexandre Cédric Doucet.
Politiques rurales
Le chef libéral du Nouveau-Brunswick, Kevin Vickers, a par ailleurs promis jeudi d’injecter 5 millions $ de plus dans le budget du ministère de l’Agriculture, de l’Aquaculture et des Pêches s’il devient premier ministre le 14 septembre.
De passage sur une ferme à Drummond, dans le nord-ouest de la province, près de la frontière avec le Maine, M. Vickers a soutenu qu’investir dans des programmes de partage des coûts permettra aux producteurs locaux de faire croître leur entreprise. Et il estime que la croissance du secteur agricole profitera aux Néo-Brunswickois longtemps après la fin de la pandémie de COVID-19.
M. Vickers a rappelé les racines rurales de sa famille et vanté l’éthique de travail, les valeurs et les luttes des agriculteurs.
Par ailleurs, Radio-Canada et le quotidien L’Acadie Nouvelle ont annoncé qu’ils présenteront un « rendez-vous des chefs » de 90 minutes, le 9 septembre, cinq jours avant les élections. Puisque le français n’est pas leur langue maternelle, les chefs des cinq principaux partis bénéficieront de la traduction simultanée. La formule retenue par les deux médias n’est pas celle d’un « débat des chefs »: les électeurs francophones sont invités à soumettre leurs questions.
Les chefs de parti commencent à se définir auprès des électeurs alors que la campagne électorale d’un mois entre dans sa troisième journée. Le chef progressiste-conservateur, Blaine Higgs, qui a fait campagne jeudi à Bouctouche, sur la côte du détroit de Northumberland, se positionne comme un premier ministre cohérent et digne de confiance, qui veut assurer la prospérité des citoyens.
M. Vickers, de son côté, fait valoir qu’il peut obtenir des libéraux à Ottawa de réels gains pour la province – mieux que le conservateur Higgs qui, selon lui, choisit des combats inutiles avec le gouvernement fédéral.
Les deux hommes avaient fait campagne le 19 août sur le développement économique, tandis que le chef du Parti vert, David Coon, promettait un financement accru des transports en commun. Kris Austin, de l’Alliance des gens du Nouveau-Brunswick, a déclaré qu’il ferait passer les immatriculations de voitures d’un an à trois ans, pour donner un répit aux citoyens.
SOURCE – La Presse canadienne
PHOTO (crédit : canada.ca) – Blaine Higgs