Cela fait déjà un bon moment que le pont Blackfriars, sur la rivière Thames, est emmailloté de clôtures pour y limiter l’accès aux piétons et, depuis octobre, toute circulation y est interdite. Afin d’assurer sa préservation et pour lui redonner son utilité, la structure sera démontée, restaurée minutieusement par des spécialistes et remise à sa place à la fin de 2018.
Ce vieux pont en fer forgé, avec ses arches reposant sur des armatures en treillis, est désigné en vertu de la Loi sur le patrimoine de l’Ontario. L’année dernière, la Société canadienne de génie civil l’incluait dans sa liste nationale de sites significatifs pour l’histoire de l’ingénierie. Construit en 1875, le pont Blackfriars est représentatif d’un style en vogue à cette époque aux États-Unis, pays où furent fabriquées ses composantes.
Liant la rue Ridout et la rue Blackfriars, le pont tire son nom de son homonyme londonien qui lui aussi enjambe une rivière Thames. Sa longévité lui a assuré une place au panthéon des infrastructures représentatives de London et illustre bien la durabilité que lui ont conférée ses concepteurs. Mais après 142 ans de loyaux services, le pont a maintenant besoin de rénovations majeures afin de prolonger son existence de 75 ans au moins.
Pour ce faire, la Ville de London ne se contentera pas d’entreprendre des travaux là où il se trouve mais de le démonter et de faire transporter les pièces dans un bâtiment assez grand pour les accueillir. Là, le pont sera restauré de façon à lui donner une allure aussi près que possible de l’original tout en satisfaisant aux normes modernes du Code canadien sur le calcul des ponts routiers.
Bien que l’idée de déménager un pont puisse sembler coûteuse et compliquée, dans le cas présent, il s’agit de la façon la plus économique de procéder. Les réparations seront plus efficaces si elles sont faites sur des pièces détachées et prolongera donc leur durée de vie. La sécurité des travailleurs et du public sera plus facile à assurer et l’opération ne nécessitera pas de mesures de protection environnementale très élaborées. Qui plus est, cela permettra aux travailleurs de profiter des longs mois d’hiver pour fignoler leurs rénovations.
Certaines parties du pont sont connues pour être dans un trop mauvais état pour pouvoir demeurer en place. Elles seront remplacées par des répliques. Mais ce ne sont là que des exceptions et le pont Blackfriars demeurera largement tel qu’il est, les matériaux d’origine ayant bien résisté au passage du temps. Les résidents de London pourront donc le voir tel que l’ont vu ceux qui l’ont emprunté pour la première fois lorsqu’il fut inauguré.
PHOTO : Le pont tel qu’il sera en 2018.