William Tran – London
Le vendredi 13 octobre, des élèves des écoles secondaires Sir Wilfrid Laurier et Strathroy District Collegiate Institute ont assisté à un forum de l’organisation Le français pour l’avenir.
Débutant à 8 h 25 et se terminant à 14 h, cette activité visait à promouvoir le bilinguisme chez les jeunes. Ce forum local tenu à l’Université Western à London donnait un aperçu global de la francophonie par le biais de sept ateliers : arts visuels, musique, session franconnexion, écriture, journalisme, engagement communautaire et théâtre.
Inouk Touzin a ouvert le forum avec une présentation sur l’importance du multilinguisme. Metteur en scène, auteur, comédien, improvisateur et éducateur, M. Touzin s’implique passionnément dans le théâtre en français.
Dans sa présentation, M. Touzin a insisté sur le multilinguisme. Il veut écarter la dichotomie français/anglais qui caractérise le débat canadien. Il a comparé les langues à des outils : chaque langue a sa place. L’anglais, par exemple, est une excellente langue technique. Le présentateur a également exposé les particularités dont dispose chaque langue, lesquelles enrichissent notre vision de la vie. Par exemple, en français, le mot « seigneur-terrace » qui réfère à « quelqu’un qui prend toute la place dans un café sans rien acheter » n’existe pas en anglais.
Malgré les avantages du multilinguisme, M. Touzin a reconnu la difficulté de s’affirmer comme interlocuteur d’une autre langue que l’anglais au Canada. Il a raconté s’être fait harceler en Alberta parce qu’il parlait français. Au lieu de se laisser faire, il a affirmé son droit de parler une autre langue, et la personne en question a fini par s’excuser.
M. Touzin a conclu sa présentation en rappelant aux élèves que le français était un cadeau et qu’il fallait le protéger.
De 10 h 15 à 11 h 45, les élèves ont pu participer à deux des ateliers offerts.
Dans l’atelier des arts, Michelle Soullière a aidé les élèves à fabriquer des macarons mais non sans avoir analysé auparavant les œuvres de Kent Monkman, artiste amérindien qui décrit à travers la peinture la détresse de son peuple.
Henri Boyi, professeur de français à l’Université Western, a dirigé l’atelier d’écriture. Il a montré aux élèves la chanson Le temps des cathédrales de Notre Dame de Paris.
Dans l’atelier de la franconnexion, Denice Pepe et Anastasiya Vinokurfseva, deux étudiantes de Western, ont animé un jeu de « Kahout », un concours à choix multiples en ligne. Leur version posait des questions sur le fait français. Les élèves ont appris des faits intéressants : par exemple, le français est une langue officielle de Madagascar.
Richard Caumartin s’est occupé de l’atelier de journalisme. Il a donné aux élèves l’occasion d’écrire un petit article et à la fin de l’atelier, il les a invités à écrire un article pour L’Action.
Responsable de l’atelier de théâtre, Inouk Touzin a transformé les élèves en comédiens. Après les avoir partagés en petits groupes, ils devaient monter un sketch destiné à promouvoir la diversité.
Enfin, les férus de la musique ont choisi l’atelier de MC June, poète et rappeur montréalais, et ont composé des poèmes sous sa direction.
Pour clôturer la journée, les adolescents ont assisté à un concert de MC June. Les slams de l’artiste montréalais abordent des sujets difficiles : la pauvreté, les inégalités sociales et la recherche identitaire.
Il a aussi improvisé un slam à l’aide des élèves. Il leur a demandé de fournir 10 mots au hasard, des mots allant de « hockey » à « Papaoutai ». Les élèves ont éclaté de joie lorsque MC June a réussi à les incorporer tous dans son improvisation. Le français est devenu cool.
PHOTO: Les élèves ont assisté à divers ateliers.