Le 23 juillet dernier, le Village des pionniers de Fanshawe tenait une journée sous le thème de la Première Guerre mondiale. Plusieurs facettes de ces quatre douloureuses années ont été explorées grâce à la présence de nombreux passionnés d’histoire en costumes d’époque qui étaient là pour offrir explications et démonstrations.

Diverses nations étaient représentées parmi les personnages incarnés par ces comédiens du dimanche. Ainsi, la première scène qui s’offrait aux visiteurs était celle d’un point de contrôle suisse. Fidèle à une tradition connue internationalement, la Suisse était alors un pays neutre, mais cela ne signifie pas que la Première Guerre mondiale n’y ait eu aucun impact.

Par exemple, la frontière accidentée et zigzagante de ce pays était à l’occasion traversée par les troupes des nations belligérantes qui souhaitaient prendre un raccourci ou surprendre leur ennemi d’un point inattendu. L’armée suisse s’appliquait à prévenir ces incursions indésirables. Qui plus est, les blessés des deux camps étaient souvent envoyés en Suisse pour y être soignés.

Quelques pas plus loin, les visiteurs faisaient la connaissance des femmes russes membres du « Bataillon de la mort », un nom grandiloquent qui dans leur cas n’était pas surfait.

À cette époque où la présence des femmes sur le champ de bataille était considérée comme une incongruité, ces quelques centaines de patriotes russes ont fait la preuve de leur efficacité et de leur courage, voire de leur férocité. Elles recevaient de leurs officiers, elles aussi des femmes, un entraînement encore plus rude que leurs collègues masculins. Ce bataillon de choc a eu l’occasion de se distinguer à quelques reprises aux combats.

À proximité se trouvait l’estaminet français. Le repos et les distractions faisaient aussi partie de la vie de soldat et, dans le nord-est de la France, ces cabarets où l’on vendait tabac et boissons étaient des plus recherchés par les soldats en permission qui pouvaient y jouer aux cartes ou à d’autres jeux.

Les combattants français étaient ceux qui demeuraient le plus longtemps au front et leur surnom de « Poilus » viendrait en partie de la barbe qui ne manquait pas de leur pousser faute d’occasions pour se raser régulièrement. Cependant, il s’agissait également d’un qualificatif courant désignant un homme viril et courageux. Autre particularité : les Français, à la différence des autres nations, portaient un uniforme bleu, chose inhabituelle mais qui avait l’avantage de les dissimuler dans les nuages de fumée.

En suivant les rues du « village », les gens pouvaient s’arrêter à d’autres bâtiments où leur étaient données des explications sur l’alimentation des troupes, l’usage des chevaux sur le champ de bataille, les soins médicaux, etc. Et, comme cela arrive souvent au Village des pionniers, une reconstitution de bataille a eu lieu, dans le cas présent un assaut sur un village en ruine tenu par les Allemands.

L’action n’a donc pas manqué ni, surtout, l’occasion de s’instruire. Dans le même esprit, d’autres activités se dérouleront au cours du mois d’août sur ce site des plus intéressants pour mettre en scène d’autres aspects du passé.

PHOTO: Une reconstitution d’un assaut contre des positions allemandes