Rien ne va plus chez Air Canada. Comme les autres transporteurs aériens, l’entreprise a essuyé des pertes financières catastrophiques au cours des derniers mois avec pour résultat que des dizaines de vols domestiques ont été suspendus faute de clientèle.

La nouvelle est tombée le mardi 30 juin : Air Canada interrompt le service sur 30 lignes régionales et ferme huit escales. La ville de London perd ainsi le vol qui la liait à Ottawa. « Ces changements structurels au réseau régional intérieur d’Air Canada résultent d’une faiblesse constante de la demande tant dans le marché d’affaires que dans celui du loisir, conséquence de la COVID-19, des restrictions de voyage fédérales et provinciales et des fermetures de frontières, qui réduisent les perspectives de reprise à court et à moyen terme », explique laconiquement l’entreprise dans un communiqué.

Air Canada estime qu’un minimum de trois ans lui seront nécessaires pour se rétablir de la crise. Alléger ses coûts et stopper l’hémorragie de sa trésorerie constituent désormais une urgence.

Un coup d’œil aux finances de l’entreprise et des événements des derniers mois suffit pour se rendre compte que ce dernier développement était loin d’être imprévisible. Air Canada a cumulé une perte nette de 1,05 milliard $ au cours du premier trimestre de cette année; le personnel a été réduit de 20 000 employés, soit plus de 50 % de l’effectif; 79 appareils ont été retirés de façon permanente de la flotte aérienne; etc.

Plus du deux tiers des vols et toutes les escales qui ont écopé à la fin-juin étaient opérés par Jazz Aviation, un partenaire d’Air Canada. Ce sont les provinces de l’Atlantique qui ont le plus souffert de cette nouvelle vague de compressions puisque 14 des 30 vols supprimés desservaient cette région.

Ces divers changements sont officiellement temporaires, ce qui laisse entrevoir la possibilité, si tout va bien, d’un retour prochain à la normal. D’ailleurs, Air Canada étudie pour le moment divers scénarios pour atténuer l’impact de ses décisions sur les voyageurs.

Cependant, l’entreprise a également laissé entendre que d’autres compressions sont à venir. Des modifications supplémentaires à son réseau, son horaire et ses services sont donc à prévoir à court terme.

PHOTO (Crédit : archives L’Action) : L’aéroport de London n’a pas été épargné par les turbulences affectant Air Canada.