Les parents – et sans doute de nombreux enfants – attendaient cette annonce avec impatience : le mardi 9 juin, le gouvernement ontarien a fait connaître sa décision de permettre l’ouverture des garderies dès le 12 juin. Ce changement de cap s’inscrivait dans la foulée de la deuxième étape du plan de déconfinement qui autorisait, à la même date, la réouverture de nombreux commerces.
Le gouvernement a statué que des mesures destinées à ralentir la propagation de la COVID-19 doivent être appliquées dans les garderies comme ailleurs avec des particularités propres à ce type d’environnement.
Ainsi, dans chaque salle d’une garderie, un maximum de 10 enfants et employés peuvent désormais s’y trouver et tous doivent être dépistés avant d’entrer dans le bâtiment. Un registre des présences quotidiennes doit être établi pour faciliter l’identification de ceux qui se sont trouvés en présence d’une personne exposée au virus et chaque garderie doit être dotée d’un plan d’intervention dans l’éventualité où un enfant, un parent ou un membre du personnel s’avérerait avoir été exposé à la maladie.
À moins qu’elles ne soient essentielles, les visites sont interdites. Un protocole coordonnant l’arrivée et le départ des personnes doit être mis en place pour faciliter la distanciation sociale. Les centres de la petite enfance sont aussi tenus de procéder, chaque jour, à un nettoyage méthodique de leurs locaux avant l’ouverture et de continuer à désinfecter les surfaces les plus utilisées tout au long de la journée.
Pour aider les garderies à procéder à leur réouverture, le gouvernement a fait circuler un document qui précise ses directives en la matière. Plusieurs détails (et pas des moindres) restent à déterminer : « Il y aura certainement des coûts additionnels. Le gouvernement n’a pas encore dit s’il va couvrir ça », mentionne ainsi Perpétue Nitunga, copropriétaire et vice-présidente du London French Day Care.
Nicole Blanchette, directrice générale de La Ribambelle, va même plus loin : « Le modèle qui est proposé pour la réouverture n’est pas viable ». L’approvisionnement en équipements de protection (dont La Ribambelle dispose heureusement de quelques provisions) demeure nimbé d’incertitude tout comme plusieurs exigences en termes de logistique. « Ils ont annoncé ça sans préparer personne », ajoute Mme Blanchette.
Parmi les mesures qui compliqueront la tâche aux éducatrices, la plus controversée est sans doute la limite de 10 personnes par salle. « D’habitude, c’est plus que 12 enfants par salle. Ça dépend de l’âge. On va essayer d’être en ordre avec ça et de respecter le ratio demandé », commente prosaïquement Mme Nitunga.
Dans la même veine, pour tenter de relever ce défi, Mme Blanchette et son équipe communiquent à l’heure actuelle avec tous les parents afin de connaître l’étendue de leurs besoins. En effet, certains n’auront peut-être pas besoin de faire garder leur enfant de sitôt. Considérant les circonstances, une diminution de la demande facilitera le travail de réouverture.
Cela dit, il reste encore bien des préparatifs et des évaluations à mener à bien. « On s’attend à ce que ça prenne au minimum un mois avant d’ouvrir », laisse savoir Nicole Blanchette qui ne dispose pas pour le moment de date précise. Il n’est pas sûr non plus que tous les centres de La Ribambelle ouvriront en même temps.
Du côté de la London French Day Care, on fait montre d’un optimisme prudent : « On a déjà commencé à se préparer, dit Perpétue Nitunga. On va se conformer aux demandes du ministère ».
L’Ontario compte plus de 5500 centres de garde d’enfants et 124 services de garde en milieu familial agréés pour un total d’environ 430 000 places. Leur réouverture marque une étape importante dans le processus de déconfinement qui permettra de tourner la page sur la COVID-19.