Le mois dernier, l’usine CAMI, à Ingersoll, dans la région de London, annonçait qu’elle délocalisait la production du véhicule utilitaire sport GMC Terrain au Mexique. Cette décision entraînera en juillet la perte de 625 emplois.

De ce nombre, environ 200 sont présentement occupés par des travailleurs de 60 ans et plus, ce qui pourrait limiter l’impact économique au plan local, à plus forte raison si le syndicat réussi à négocier un plan de retraite anticipée qui leur soit avantageux. Les autres sont, pour la plupart, des employés ayant peu d’ancienneté. Qui plus est, l’usine CAMI, qui compte près de 3000 travailleurs, avait embauché environ 600 personnes au cours des deux dernières années, de sorte que les pertes en main-d’œuvre équivaudront approximativement aux gains récents.

Ce vaste remue-ménage s’explique en bonne partie par le fait que, pendant quelques mois, l’usine travaillera à pleine capacité pour continuer à produire l’Equinox 2017 tout en assemblant le nouveau modèle d’Equinox, un véhicule utilitaire sport compact. Comme il est prévu que l’édition 2018 de l’Equinox connaisse prochainement une grande popularité, l’administration de l’usine CAMI doit lui faire davantage de place dans sa chaine de production, d’où cette décision de reléguer le GMC Terrain à une usine mexicaine.

Ce type de changement se décide des mois à l’avance et n’a rien à voir avec les politiques protectionnistes envisagées par le gouvernement américain. Ceci étant dit, bien que fabriquer un produit au Mexique, pour ensuite l’écouler au Canada ou aux États-Unis, puissent entraîner des frais de transport plus élevés que s’il serait assemblé au sein même du marché ciblé, il n’en demeure pas moins que les entreprises peuvent économiser grandement en agissant de la sorte. Dans l’industrie automobile, un employé d’une chaîne de montage au Mexique gagnera en moyenne, pour chaque heure de travail, 38 $ de moins que son vis-à-vis au nord du Rio Grande. Les manufacturiers y économisent également des milliers de dollars pour chaque véhicule en pièces et tarifs divers.

Travailler dans l’industrie automobile est l’ambition que caresse bon nombre de gens, attirés par les salaires élevés et les conditions de travail enviables que l’on y retrouve. Mais, là comme ailleurs, personne n’est à l’abri de la compétition et des décisions de la direction.