Depuis juin dernier, deux familles de nouveaux arrivants congolais se sont installées à London. En septembre, tous les enfants ont fait leur rentrée scolaire aux écoles Ste-Jeanne-D’Arc et St-Jean-de-Brébeuf et, ceux qui retiennent davantage l’attention dans cet article; l’École secondaire catholique Monseigneur-Bruyère (ÉSMB).

La langue, il va s’en dire, est la plus grande barrière puisqu’ils parlent tous le swahili. Cependant après deux mois à London, un progrès incroyable a été réalisé. Ils peuvent maintenant s’adresser en français à leur enseignant M. Camara Broulaye pour les questions de base utilisées pour aller boire, aller aux toilettes, etc.

Il y a des différences remarquables entre la culture congolaise et celle canadienne. Tout d’abord, il y a l’alimentation, la façon de vivre et même de voir la vie en général. Au cours du mois d’octobre, ces éléments ont été explorés autant par ces quatre élèves de l’ÉSMB que par le personnel – les enseignants M. Broulaye et Mme Pallett ainsi que l’éducatrice Julie Allard – qui a facilité leur accueil et leur adaptation à leur nouveau pays. À tout cela s’ajoutent les traditions entourant les fêtes célébrées ici tout au long de l’année et auxquelles ils devront s’adapter.

Afin de bien les préparer, un atelier sur l’Halloween leur a été offert à l’ÉSMB par les travailleurs en établissement dans les écoles Alain Kazadi et Kelly Niyongabo. Étant donné que ces travailleurs parlent le swahili, ils ont pu faciliter la transition à la vie scolaire pour ces jeunes qui, auparavant, vivaient dans des camps de réfugiés. Là-bas, l’éducation n’est malheureusement pas une priorité quand la vie quotidienne a en toile de fond les bruits et les signes de guerre omniprésents. À London, on tente de leur offrir de meilleures chances d’avenir, qui sera en sol canadien sans aucun doute.

Donc, sous le signe de la fête de l’Halloween, le mercredi 26 octobre, les 4 élèves PANA de l’ÉSMB, ont dessiné leur citrouille et l’ont nettoyée et creusée. Ils ont même profité de l’occasion pour déguster, pour une première fois, des graines de citrouille grillées et salées.
Il va s’en dire que la méconnaissance de la citrouille, sa texture, son goût a été toute une expérience pour ces élèves nouvellement arrivés.

Le rire et le plaisir de découvrir. Ils se sont bien prêtés au jeu lors de l’activité. Les photos témoignent de ces premiers souvenirs du Canada qui resteront à tout jamais gravés dans la mémoire de ces jeunes. Malgré les défis, ces élèves sont comme les autres et désirent apprendre. Ils démontrent un courage quotidien pour vivre le présent, penser un peu moins à leur passé et rêver d’accéder à un bel
avenir.

Tant leurs parents que le personnel de l’ÉSMB en sont extrêmement fiers. Un grand merci pour la générosité sans fin du personnel de l’ÉSMB qui a fait preuve d’un grand soutien pour ces deux familles.

Enfin, il faut retenir qu’en tant qu’adulte, nous apprenons souvent plus que les enfants apprennent de nous. En passant du temps avec ces familles de nouveaux arrivants, nous reconnaissons leur pureté et leur simplicité, et réalisons qu’il n’est pas nécessaire de succomber aux besoins superflus créés par notre société de consommation.

Julie Allard

Julie Allard est éducatrice à l’ÉSMB