Le fameux navigateur Français n’en finit plus de faire parler de lui. Les environs de London auront l’honneur et le privilège d’accueillir le tournage du troisième épisode du documentaire d’action intitulé « Le Nouveau Monde de Champlain ». Reconnu pour son rôle important dans la fondation de la ville de Québec, on le surnomme le « Père de la Nouvelle-France ». Un titre qui reflète toute la détermination dont il a fait preuve pour coloniser l’Amérique du Nord.
C’est plus exactement dans le village de Ska-Nah-Doht, situé à Mount Brydges, que la magie va opérer. Si l’on s’en tient fidèlement à l’histoire, Samuel de Champlain n’a jamais mis les pieds dans cette région. Toutefois, la ressemblance entre ce village iroquois et ceux des Hurons est frappante, semble-t-il.
Ce hameau sera le théâtre de plusieurs scènes hivernales représentant les actions de Champlain, bien sûr, mais également celles des nations huronnes-ouendates. Le chef Darontal sera également présent, celui-là même qui offrit l’hospitalité au protagoniste principal dans sa hutte durant l’hiver 1615. Le prêtre Joseph Le Caron, premier missionnaire chez les Hurons, complète des figures légendaires du Canada français.
L’auteur et réalisateur Félix Saint-Denis conte sa passion pour le projet et pour le personnage de Champlain : « C’est un être humaniste, contrairement à d’autres colonisateurs. En voyageant, il a découvert des merveilles et des horreurs, notamment celles laissées par les conquistadors », dit-il. Un modèle qu’il ne voulait, semble-t-il, pas reproduire. Ce documentaire se veut une forme d’hommage à son action, réputée pacifique, ainsi qu’aux 400 ans de présence francophone en Ontario.
Les acteurs sont pour la plupart des Monsieur Tout-le-monde, choisis parmi une foule de volontaires. Le bénévolat tient effectivement une place centrale dans ces reconstitutions. Par exemple, six acteurs se sont succédé pour jouer Samuel de Champlain, avec pour seule récompense la satisfaction de lui donner vie. L’astuce, c’est que le visage du personnage historique est véritablement inconnu du grand public. « On joue avec le mythe du visage de Champlain » dit M. Saint-Denis, amusé.
L’objectif de ce projet d’envergure est de redécouvrir cette histoire avec un regard contemporain, et de faire des liens avec la culture moderne. L’héritage de l’explorateur semble plus que jamais vivace dans les us et coutumes des Canadiens français d’aujourd’hui.
La journée prévue pour le tournage est le samedi 22 février, et pour l’occasion, une trentaine de figurants sont appelés à participer à l’évènement. Hommes, femmes, adolescents et enfants autochtones… tous seront amenés à donner vie au documentaire. « Nous avons eu plus de 42 volontaires en 24 h. Je suis impressionné par l’engouement que cela provoque chez les franco-ontariens », se réjouit Félix Saint-Denis.