Le TAP Centre for Creativity est une institution du centre-ville de London axée sur la promotion des artistes émergents et sur l’initiation interactive du public aux arts de toutes sortes. C’est là où, à l’occasion de deux représentations offertes les 9 et 10 août, la Compagnie de Danse a fait découvrir sa plus récente création.

La Compagnie de Danse, fondée et dirigée par Cynthia Nakeyar, a ceci de particulier que ses membres sont francophones ou à tout le moins francophiles et que sa démarche artistique accorde une place de choix à la langue française. Le spectacle ne faisait pas exception à cette règle puisque la trame musicale utilisée était entièrement constituée de chansons contemporaines francophones.

Mais avant de passer à une description de l’oeuvre, quelques mots sur ceux à qui revient le mérite de sa création. « J’ai choisi ces artistes à cause de leur passion, de leur qualité de mouvement et de leur esprit ouvert. » Cette confidence de Mme Nakeyar résume non seulement le potentiel de la troupe mais aussi la cohésion qui la caractérise. « On a chacun, chacune, un style tellement différent », ajoute la directrice artistique, soulignant que la diversité du genre humain s’en trouve par là représentée.

Les huit artistes qui se sont produits dans le cadre de ce projet n’ont pas seulement des styles différents mais des parcours tout aussi dissemblables. La communication et la complicité n’en furent pas moins excellentes entre eux. « On a eu tellement de belles conversations autour de notre thème », commente Cynthia Nakeyar.

Cette bonne entente et cette synergie expliquent sans doute comment les participants ont pu créer un spectacle d’une heure en à peine quatre jours. Discuter de la thématique, élaborer chacun des mouvements de la chorégraphie, les mémoriser et les répéter en aussi peu de temps démontre sans ambiguïté professionnalisme et enthousiasme, un processus « intense » comme le décrit Mme Nakeyar mais aussi gratifiant.

La complicité entre les membres de la Compagnie de Danse et leur savoir-faire sautaient aux yeux. (Crédit photo : Tania Loos)

Après tant d’efforts, le moment est donc vite venu pour Avery Hall, Clara Gutauskas, Codie Primeau, Jasmine Loos, Kevin Clements, Michelle Kim, Virginia Jackson et Cynthia Nakeyar de partager leur création. Le spectacle s’articulait autour d’une histoire, ou d’une idée principale : le temps que l’on consacre à soi pour se dorloter et se dissocier momentanément de ses responsabilités. Chaque spectateur pouvait interpréter les détails du récit chorégraphique à sa façon, mais de manière générale, le spectacle illustrait les différentes phases caractérisant le repos, un congé pris pour lâcher-prise et faire le vide : anticipation, sentiment de liberté, paresse et ennui, ressassement de souvenirs que l’on préfèrerait oublier, etc.

Le spectacle impressionnait par la variété des danses et aussi par l’énergie déployée par les artistes. Une attention avait été accordée aux détails pour bien restituer, par les mouvements ou le jeu d’acteur, les états d’esprit qui devaient être transmis au public. La musique, qui sortait des sentiers battus, avait aussi été sélectionnée avec soin pour créer une ambiance seyant au thème.

Bref, s’il se trouvait dans l’assistance des spectateurs peu familiers avec la danse contemporaine, ce spectacle aura été pour eux une excellente introduction à cet univers.

PHOTO : Le spectacle était d’autant plus étonnant qu’il avait été préparé qu’en quatre jours.