Le Réseau-femmes du Sud-Ouest de l’Ontario dessert une région dont Sarnia, London et Windsor sont les trois grands centres. Le 15 octobre dernier, l’organisme célébrait ses 25 ans d’existence dans la ville qui l’a vu naître, Sarnia, en présence de ses fondatrices et de participants venus de partout.
C’est d’abord par un mot de bienvenue de Natalie Normand, directrice générale, que s’est ouvert l’évènement, un brunch convivial au cours duquel de multiples hommages attendaient les militantes de la première heure. Un mot de la présidente du conseil de comté de Lambton, Bev MacDougall, pour rappeler l’importance du travail du Réseau-femmes, constitua le premier de plusieurs discours de personnalités politiques. En effet, la députée fédérale Marilyn Gladu, le député provincial Bob Bailey, le conseiller municipal Dave Boushy et la chef de la nation Aamjiwnaang, Joanne Rogers, ont tous exprimé leur soutien et leur appréciation au Réseau-femmes au cours de la cérémonie.
C’est cependant une courte conférence qui constituait la pièce de résistance de cette célébration du passé et du présent. Et qui de mieux pour rappeler le chemin parcouru que Ina Motoi? En tant que pionnière de l’organisme, Mme Motoi avait préparé un récapitulatif des étapes ayant mené à la création du Réseau-femmes.
La fondation de cet organisme, en 1991, s’inscrivait en effet dans un contexte plus large. En 1982, à Toronto, avait été créé le Réseau des femmes du sud de l’Ontario, dont les deux principaux objectifs étaient d’augmenter la visibilité des femmes francophones et d’identifier leurs besoins pour mieux y répondre. Progressivement, ce réseau initial se dotera d’outils et d’approches destinés à prévenir les atteintes aux droits des femmes et à leur venir en aide. C’est également à cette époque que naissent la ligne provinciale S.O.S. Femmes, le Centre de recherche et de ressources pour femmes du Collège Glendon, l’Action ontarienne contre la violence faite aux femmes, etc.
Pour faciliter son travail et pour interpeller les femmes plus efficacement, le Réseau entreprendra de se décentraliser en quatre entités distinctes. C’est ainsi que naquit ce qui est aujourd’hui le Réseau-femmes du Sud-Ouest. Au début des années 2000, le réseau d’origine disparut, et de ses quatre succursales régionales, seule celle du Sud-Ouest demeure.
Ina Motoi connaît dans le plus grand détail l’évolution du mouvement féministe dans la province puisqu’elle a été coordonnatrice et directrice générale du Réseau des femmes du sud de l’Ontario de 1985 à 2003 et de la ligne S.O.S. Femmes de 1988 à 2003. Docteure en philosophie, elle est aujourd’hui professeure et responsable de la maîtrise en travail social à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue de même que responsable du microprogramme de premier cycle en résolution de conflit.
Forte de ses expériences et de son expertise, Mme Motoi a à plusieurs reprises rappelé l’importance du contexte communautaire dans la résolution des problèmes que vivent les femmes. « On ne peut pas travailler contre la violence si on ne travaille pas pour la communauté. Ces femmes-là ont pris un leadership communautaire », a-t-elle affirmé, prenant en exemple toutes celles ayant œuvré au Réseau-femmes du Sud-Ouest.
Une plaque de remerciement fut remise à Ina Motoi pour souligner son implication dans la naissance de l’organisme. Le même hommage attendait un autre pilier du Réseau-femmes : Huguette Habel. Jocelyne Bouffard, secrétaire du conseil d’administration de l’organisme, a dressé le portrait de cette militante et bénévole très connue à Sarnia : « La langue française, l’éducation, les femmes, Huguette a toujours une cause à défendre. »
Alors que les célébrations du 25e anniversaire tiraient à leur fin, Natalie Normand est intervenue une dernière fois au micro pour remercier chaleureusement son équipe et pour présenter le nouveau logo de l’organisme. Avec ses fondations solides et ses employées dynamiques, le Réseau-femmes entame à présent un nouveau chapitre de son existence.