La présence des francophones dans le Sud-Ouest est souvent associée aux villes où ils se trouvent en grand nombre et où leurs organismes et institutions ont leurs bureaux : London, Sarnia, Windsor, etc. Mais qu’en est-il des petites villes et villages qui occupent la plus grande partie du territoire? Les francophones n’y sont pas absents mais autrement plus difficiles à rejoindre, ce qui fait en sorte que plusieurs d’entre eux ne connaissent pas les services qui sont offerts en français dans leur région.

Julie Lalonde, agente de projet au Réseau-femmes, a entrepris de remédier à ce problème. « La première étape pour nous est de faire de la sensibilisation dans les régions. Ça fait longtemps que l’on offre des services en milieu rural mais les gens ne le savent pas », explique-t-elle. L’organisme tâchera donc, au cours des prochaines semaines, de se rendre visible auprès de ces femmes de langue française qui résident en dehors des grands centres.

Cela passera entre autres par les incontournables réseaux sociaux, mais ceux-ci ne sont guère une panacée considérant le nombre de gens qui ne sont nullement intéressés par cette facette du web. C’est pourquoi des approches plus traditionnelles seront aussi utilisées, telle la pose d’affiches dans les commerces et autres endroits où les femmes francophones sont susceptibles de se rendre. Le Réseau explorera également diverses avenues innovantes susceptibles, par la même occasion, de donner un coup de main aux petites entreprises en difficulté par les temps qui courent, tel que l’impression de cartes-cadeaux faisant par la bande la promotion de ses services.

Parlant de services, le Réseau-femmes a été contraint par les circonstances à garder contact avec sa clientèle par l’entremise du web, du téléphone et des textos, mais n’a pas été obligé de renoncer complètement à ses programmes en personne. « On fait des accompagnements à la cour, à l’hôpital, aux services à l’enfance, rappelle Mme Lalonde. On continue à offrir ce service dans le contexte de la pandémie. »

Pour les femmes résidant en campagne et qui ne disposent pas d’un moyen de transport, l’organisme tâchera de les aider à ce chapitre afin qu’elles ne soient pas prises au dépourvu.

Quant aux communautés visées par cette campagne promotionnelle, aucune municipalité n’est exclue mais certaines agglomérations ont été jugés prioritaires, ou à tout le moins plus prometteuses, telles Pain Court, Tecumseh et Goderich.

« On veut mettre l’emphase sur le fait que c’est un service confidentiel », explique Julie Lalonde, qui fait remarquer qu’il est parfois plus invitant pour une femme en situation difficile de se confier à quelqu’un qui ne réside pas dans le même milieu qu’elle et où elle pourrait être jugée.

Mme Lalonde invite tous ceux qui connaissent une francophone subissant de la violence conjugale ou qui, pour une raison ou une autre, rencontre des difficultés dans la vie, à la référer à l’organisme. Le Réseau-femmes convie aussi les entreprises et les organismes des petites villes du Sud-Ouest à participer à la promotion de ses services auprès des femmes de langue française, ne serait-ce qu’en apposant une affiche dans leurs locaux ou en relayant les messages de l’organisme sur leurs réseaux sociaux.