La direction du Centre communautaire régional de London (CCRL) souhaitait depuis quelque temps faire de l’organisme un point de rassemblement incontournable pour toutes les communautés de langue française de la ville. Ce projet de « Carrefour francophone multiculturel », pour reprendre l’expression qui s’est imposée pour désigner cette vision d’ensemble, vient de recevoir l’assentiment de la Fondation Trillium de l’Ontario et les fonds qui l’accompagnent.
En effet, fort des succès enregistrés par ses activités sportives et culinaires destinées à rapprocher les francophones de tous les horizons, le CCRL a décidé d’aller plus loin. Mais pour accroître ses services et bonifier sa programmation, encore lui fallait-il en avoir les moyens. C’est pourquoi, en décembre dernier, une demande de subvention a été déposée auprès de Trillium pour une somme de 246 900 $. Ce montant d’argent avait été calculé sur la base des dépenses prévues pour ce projet pour une période s’étirant du 1er juin 2017 au 31 mai 2020. Après examen des tenants et aboutissants du Carrefour francophone multiculturel, la fondation a décidé de verser le montant demandé.
Un des objectifs du CCRL était de pallier la disparition du Regroupement multiculturel francophone de London. Sans voix qui leur était propre, les diverses communautés de langue française issues de l’immigration risquaient de s’isoler et de se distancier peu à peu de la francophonie locale.
Le CCRL a donc identifié et contacté une vingtaine de ces groupes et a entrepris de les rapprocher. Qui plus est, des représentants de huit autres communautés allophones et francophiles ont manifesté leur intérêt pour ce projet. Du même coup, une nécessaire sensibilisation aux besoins et attentes des uns et des autres a commencé à s’établir tant chez les organisateurs des activités qu’entre les participants, ce qui constituait un autre objectif du Carrefour.
Développer le sentiment d’inclusion, renforcer l’habitude de se rencontrer par le biais de la programmation du CCRL, inciter les francophones visés par le Carrefour à s’impliquer dans des activités pour et par eux, faire en sorte que les francophiles se sentent les bienvenus, assurer une meilleure collaboration entre communautés et une plus grande compréhension de la culture de chacune, etc. : voilà autant de buts que le CCRL cherchera à atteindre. Le milieu de l’éducation sera particulièrement sollicité pour rejoindre la clientèle cible de même que les quelques association ethnoculturelles existantes.
Le poste de coordonnateur du Carrefour a été confié à Ibra Seck, qui connaît déjà bien les communautés de la ville pour les avoir côtoyées dans le cadre des soupers africains et des matchs de soccer qu’il a organisés. Avec les autres employés et les bénévoles du CCRL, il assurera la croissance du programme et de sa clientèle. « C’est un travail de terrain qui se fait petit à petit, commente Jean-Pierre Cantin, directeur général. On est en train d’élargir le spectre des communautés qu’on peut rejoindre. »
Grâce au plan à long terme élaboré par son directeur général, à la compétence de ses employés et, désormais, à cet appui financier de la Fondation Trillium, le CCRL pourra poursuivre ce grand projet rassembleur.
Photo : Jean-Pierre Cantin, directeur général du CCRL.