Dans le cadre de ses multiples consultations destinées à élaborer son prochain plan stratégique, le Conseil scolaire Viamonde (CSV) conviait la communauté (parents, enseignants, représentants d’organismes, etc.) à participer à un forum virtuel. Une centaine de personnes ont répondu à l’appel le mercredi 23 septembre.
Sylvie Landry et Martin Bertrand, respectivement présidente et directeur de l’éducation au CSV, ont expliqué en quelques mots que le dernier plan stratégique remonte à il y a cinq ans, et qu’il est donc temps d’unir à nouveau les parties prenantes autour d’une vision commune. Tous contribueront ainsi à définir des objectifs qui devront s’inscrire dans la vision et les valeurs du conseil.
Après un bref retour sur les réalisations nées du précédent plan, les participants se sont fait poser une première question avec choix de réponses, la plateforme de vidéoconférence leur permettant de voter en ligne.
« Laquelle de ces forces a le plus grand impact sur la réalisation de la mission et de la vision de Viamonde? » De l’avis de 20 % des répondants, il s’agit du leadership et de l’expertise pédagogique; pour un autre 20 %, la valorisation du bilinguisme; 23 % estime que c’est la capacité de croissance et 38 % l’inclusion et le respect de la diversité (arrondir les proportions a donné un total qui n’égale pas 100 %).
Dans la section réservée au clavardage, plusieurs participants ont aussi souligné que la collaboration du Conseil avec les organismes et la communauté en général constitue une autre force.
Autre question, même procédure. Les participants se sont fait demander ce qui les préoccupe. Quatre réponses étaient proposées et les répondants pouvaient en sélectionner plus d’une, ce qui a donné les résultats suivants : le roulement et la pénurie de personnel, 51 %; les restrictions budgétaires et l’inflation, 42 %; le recrutement et la rétention des élèves, 34 %; autre, 10 %. Parmi les commentaires écrits, il a notamment été question du manque de visibilité du Conseil dans certaines régions et de l’attrait exercé par les écoles secondaires anglophones.
Les participants pouvaient à l’occasion s’exprimer de vive voix. Lorsqu’on leur a demandé de décrire des facteurs à considérer pour mieux planifier l’avenir du CSV, des réponses très diverses ont été offertes.
« J’adore la transparence des communications du Conseil scolaire Viamonde, a affirmé Louis Kdouh, mais j’aimerais minimiser le temps de lecture de ce que l’on reçoit comme parent. »
« Ma préoccupation est surtout le racisme systémique, a à son tour confié Marcelle Priso. J’aimerais savoir ce que le Conseil préconise, et quelles sont les mesures qui seront prises. »
« J’ai l’impression que les parents ne sont pas forcément au centre du conseil scolaire », a commenté Yves Danteu, tout en reconnaissant que Viamonde « a fait beaucoup de progrès » et suggérant d’engager davantage les familles et la communauté.
Au chapitre de ce qui pourrait être fait pour soutenir la réussite éducative des élèves, l’assistance en avait long à dire et à suggérer.
« Plus de soutien aux élèves en difficulté, des classes plus petites à l’élémentaire, collaboration entre les écoles pour enrichir le personnel », a énuméré Diana Rivero Ednet.
« Une éducation avec les yeux tournés vers le futur : technologie-codage, apprendre à apprendre, éducation financière », a laissé tomber Lise Birikundavyi.
« Il faudrait des clubs de lecture et de mathématiques, des domaines dans lesquels les élèves qui ont des difficultés pourraient se rattraper », a proposé Yanime Malone.
Pour rendre les écoles plus sécuritaires, saines et inclusives pour tous, les participants y sont allés d’un lot de suggestions : encadrer plus efficacement les nouveaux enseignants, discuter des sujets sensibles pour lever les incompréhensions, utiliser l’animation culturelle pour motiver et développer les valeurs, etc.
Comme le CSV n’évolue pas en vase clos, les organisateurs du forum ont invité l’assistance à proposer des initiatives qui pourraient être prises afin de mieux répondre aux besoins du milieu communautaire. D’intéressantes suggestions ont été faites.
Ainsi, dans les commentaires écrits, deux idées pratiques ont été offertes par Oureye Seck : « Faciliter l’accès des membres des organismes communautaires dans les écoles pour l’intégration des nouveaux arrivants. Faciliter l’accès aux locaux pour les activités à moindre coût. »
Autre exemple, Chloé Eward a attiré l’attention sur l’occasion de démontrer aux jeunes qu’il y a une vie sociale francophone en dehors de l’école : « Laisser aux organismes de la communauté la possibilité de parler aux élèves du secondaire pour promouvoir les diverses carrières qu’ils peuvent poursuivre en français. »
En ce qui concerne les priorités, encore une fois, l’assistance n’était pas en peine de trouver des idées : l’embauche de davantage d’orthophonistes, l’amélioration des cours d’école, travailler à la rétention du personnel, etc.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que le CSV a maintenant à sa disposition une tonne de matériel sur lequel baser son plan stratégique qui devrait voir le jour d’ici à la fin de l’année.