Sous la supervision de leur enseignant Patrice Dufour, 22 élèves de 4e et 5e année de l’École élémentaire catholique Saint-Thomas-d’Aquin, à Sarnia, ont récemment écrit à des soldats canadiens déployés aux quatre coins du monde. Il s’agissait de la troisième édition annuelle de ce projet scolaire qui comprend plusieurs facettes.

Ainsi, qui dit lettre dit rédaction, avec tout ce que cela inclut comme règles grammaticales, protocolaires et autres. Voilà qui tombe à point nommé pour un cours de français! Les élèves, avant de passer à l’écriture, ont été invités à analyser les caractéristiques d’une lettre typique pour savoir comment rédiger la leur correctement.

Étonnamment, le plus difficile, pour ces jeunes, n’a pas été d’écrire leur lettre mais d’indiquer adéquatement l’adresse de destination et de retour sur l’enveloppe. « Pour une personne qui est habituée, ça prend quelques secondes, mais pour quelqu’un qui ne l’a jamais fait, c’est tout un défi! », fait remarquer M. Dufour. À plus forte raison, pourrait-on ajouter, pour la jeune génération, plus familière avec les courriels et les textos qu’avec la poste traditionnelle…

Les jeunes ont appris les rudiments de la rédaction d’une lettre.

À présent, où expédier leur missive? Un brin de géographie s’imposait et les élèves ont, à l’aide de Google Maps, scruté la planète pour savoir où, de tous les pays où l’armée canadienne est présente, ils aimeraient envoyer leur lettre. En fait, ce n’est pas avec un mais deux soldats que les jeunes devaient correspondre de la sorte, ce qui leur donnait chacun deux lettres à rédiger et deux pays à choisir.

Les adultes ne seront pas moins surpris que ces élèves de constater le grand nombre de nations chez qui résident présentement des soldats canadiens. C’est ainsi que les élèves ont contacté des militaires au Japon, en Ukraine, au Soudan, en Égypte, en Corée du Sud, en Italie, au Mali, en Irak, au Sénégal, en Turquie, en Jordanie et au Kosovo.

« On a écrit à propos de nous-même et on leur a souhaité un joyeux Noël », relate Gabrielle qui est en 5e année. « On a aussi demandé des questions à propos de comment ça va là-bas », ajoute Élise, une camarade de 4e année.

Toutes deux avaient participé à l’organisation, quelques jours plus tôt, de la cérémonie du jour du Souvenir à l’école. Écrire aux soldats s’inscrivait donc dans la continuité de leur hommage au travail de l’armée.

Gabrielle a écrit à un militaire en Irak et un autre au Japon. Élise a fait de même pour deux soldats, l’un en Égypte et l’autre en Corée du sud, et aussi pour son oncle, au Manitoba, qui attend d’être envoyé en mission.

Qu’ont-elles trouvé de plus intéressant? « Je pense que c’est de savoir ce qui se passe dans le pays où ils sont », répond Élise. « Être capable de parler aux soldats qui viennent du Canada et font des missions dans d’autres pays », commente de son côté Gabrielle.

En tout, 50 lettres ont été postées. Les jeunes attendent à présent pour savoir s’ils recevront une réponse de leur destinataire et si possible quelques photos. L’an dernier, les élèves avaient même eu l’occasion de s’entretenir par Skype avec certains de ces soldats.

Voilà donc un exercice en classe qui, encore cette année, aura été bien plus qu’un cours parmi tant d’autres. « C’est une expérience incroyable! », résume Patrice Dufour.

PHOTO – Quelques élèves posent en compagnie des lettres qui seront acheminées à des militaires en mission à l’étranger.