Alors que 240 000 Canadiens s’étaient déjà inscrits lundi matin pour recevoir la prestation canadienne d’urgence (PCU), le gouvernement fédéral s’engage à trouver de l’aide pour ceux qui n’ont pas droit à cette mesure.

« On travaille fort pour trouver des solutions », a dit Justin Trudeau aux étudiants qui voient s’évaporer leurs perspectives d’emplois d’été et à ceux qui continuent de travailler, mais font beaucoup moins d’heures qu’en temps normal.

Le premier ministre a également promis un ajustement pour les travailleurs essentiels qui sont toujours à l’ouvrage, mais dont le salaire est moins élevé que la PCU.

« On va avoir plus à annoncer dans les jours à venir », a promis M. Trudeau, lors de sa sortie quotidienne, lundi avant-midi.

Les Canadiens nés dans les mois de janvier, février et mars s’inscrivaient lundi pour recevoir la prestation canadienne d’urgence (PCU).

Ottawa prévoit leur verser des dépôts directs d’ici cinq jours. Ceux qui préfèrent un envoi de chèques par la poste recevront leur argent d’ici 10 jours.

Comme ils sont très nombreux à réclamer ces 2000 $ par mois pour compenser leurs pertes de revenus provoquées par la pandémie, le gouvernement fédéral a voulu étaler les inscriptions en ligne et au téléphone sur plusieurs jours, et éviter ainsi une surcharge du système.

Mardi, ce sera au tour des personnes nées en avril, mai et juin.

Adoption des mesures déjà annoncées

Le leader parlementaire du gouvernement n’a pas encore rappelé la Chambre des communes pour l’adoption des plus récentes mesures d’aide financière. Une loi doit être adoptée pour concrétiser les subventions fédérales de 75 pour cent de la masse salariale pour les entreprises qui ont perdu au moins 30 pour cent de leurs revenus.

Une discussion entre parlementaires s’est entamée, cependant, sur la faisabilité de rencontres virtuelles.

Lundi matin, le chef par intérim du Parti conservateur, Andrew Scheer, insistait sur la nécessité de siéger en personne. Il ne fermait pas la porte à des rencontres virtuelles, à condition que celles-ci s’ajoutent aux séances en personne, qu’elles soient « un outil de plus ».

« La meilleure place pour avoir un échange dynamique entre parlementaires (…) est la Chambre des communes », a maintenu M. Scheer lors d’une conférence de presse à Regina, où il habite.

Lorsque les Communes ont siégé pour adopter le premier plan d’aide fédéral, dont la PCU fait partie, M. Scheer a utilisé un avion du gouvernement pour faire le voyage de Regina à Ottawa et participer à la session où seulement une trentaine de députés ont siégé.

Avant de suspendre les travaux le 13 mars, les partis s’étaient entendus pour ne siéger qu’en petit groupe, s’il fallait revenir pour adopter des lois, afin de limiter les déplacements et les risques de propagation du virus.

Un autre envoi d’équipement médical bloqué par les Américains?

En entrevue au réseau Citytv, lundi matin, le premier ministre ontarien Doug Ford a révélé qu’un envoi de matériel que sa province attendait a été bloqué à la frontière dimanche soir.

Interrogé à ce sujet, M. Trudeau n’a pas voulu confirmer cette information spécifique.

Il s’est contenté de reconnaître qu’il y a des problèmes avec les envois de matériel en provenance des États-Unis et d’ailleurs. « Nous continuons d’avoir des conversations extrêmement productives avec les Américains, dont (une) du ministre (François-Philippe) Champagne avec le secrétaire (d’État américain Mike) Pompeo, ce matin. Et nous nous attendons à ce que ces produits soient livrés », a-t-il dit.

SOURCE : Lina Dib, La Presse canadienne